La production mondiale s'est repliée de 200 000 barils/jour le mois dernier, à 96,5 millions de barils par jour (mbj), affectée par la baisse de la production hors OPEP, qui devrait décliner de 600 000 bj en 2016 à 57,1 mbj. Les analyses pessimistes tablant sur la poursuite de la déroute des marchés pétroliers se confirment avec la dernière sortie de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui table, dans son rapport mensuel de février, sur la persistance d'une offre abondante qui anéantit tout espoir de remontée des cours à court terme. Malgré un rebond qui avait redonné, ces derniers jours, quelques lueurs d'espoir aux exportateurs, la nouvelle évaluation de l'AIE participe à remettre le baril dans une zone de repli. Une situation qui risque de durer, selon l'AIE, qui s'appuie notamment sur l'abondance de l'offre et le manque de vigueur de la croissance dans certains pays consommateurs. «Dans ces conditions, le risque de baisse à court terme s'est accentué», a estimé l'AIE, évoquant également un accroissement probable des stocks. L'AIE, citée par les agences de presse, réfute ainsi les facteurs d'optimisme qui avaient permis aux cours du pétrole de reprendre un peu de couleur ces derniers jours et de repasser largement au-dessus de la barre des 30 dollars le baril, après une baisse autour de 27 dollars en janvier, soit leur plus bas niveau en près de 13 ans. Proche des pays consommateurs, l'AIE enfonce le clou en minimisant les chances de réussite des pourparlers en cours entre certains pays membres de l'OPEP et non OPEP, affirmant que les contacts en cours et les différentes déclarations ne seront suivis d'aucune action, ce qui rend quasi impossible un quelconque espoir de voir les prix se redresser en 2016. Pour l'AIE, les informations concernant un possible accord entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les principaux producteurs non OPEP en vue de réduire la production ne sont rien d'autre que de la spéculation», car selon elle : «La probabilité d'une réduction concertée est très faible.» Au contraire, l'OPEP devrait continuer, selon l'AIE, à pomper vigoureusement cette année. L'Iran, l'Irak et l'Arabie Saoudite en tête. Pour l'Agence, mieux vaut ne pas compter sur une baisse concertée de l'offre entre les principaux producteurs, membres ou non de l'OPEP, pour voir les prix remonter. «L'Organisation a extrait 32,63 millions de barils par jour (mbj) en janvier, ce qui représente une hausse de 280 000 barils par jour par rapport au mois précédent et de près de 1,7 mbj sur un an», détaille la même source. La production mondiale s'est toutefois repliée de 200 000 bj le mois dernier, à 96,5 mbj, affectée par la baisse de la production hors OPEP, qui devrait décliner de 600 000 bj en 2016 à 57,1 mbj. Pour autant, il est prématuré de tabler sur une reprise des cours du fait d'une forte chute de la production américaine de pétrole de schiste. «Il se peut qu'elle continue encore à résister», a souligné l'AIE, qui représente les pays consommateurs de pétrole. Face à ce surplus d'offre, la croissance de la demande mondiale de pétrole va perdre en vigueur. Selon l'AIE, la consommation devrait croître de 1,2 mbj cette année à 95,6, en légère diminution par rapport aux 95,7 anticipés dans son précédent rapport et notablement moins que la hausse de 1,6 mbj enregistrée en 2015. Elle pourrait être encore davantage mise sous pression par la morosité économique. Il est à noter que les prix du pétrole qui avaient réussi à gagner un peu de terrain hier, en milieu de matinée, aidés par un accès de faiblesse du dollar en s'affichant à 33,24 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 36 cents par rapport à la clôture de lundi, ont ensuite nettement baissé pour se situer à 32,30 dollars, vers 17h, heure algérienne. A New York, le cours du baril de light sweet crude pour livraison en mars, qui avait déjà baissé de plus d'un dollar la veille, s'affichait à 29,70 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).