Le marché de l'emploi à Guelma est fragile. Une fragilité accentuée par la mort du tissu industriel des années 1970 et l'incapacité des pouvoirs publics à valoriser des métiers dans les secteurs du BTPH et l'agriculture. Durant l'année 2015, sur les 14000 demandeurs d'emploi, 3200 ont été placés dans la formule classique. La même année, la Caisse Nationale d'Assurance Chômage (CNAC) de Guelma a accompagné et validé 337 projets d'investissements, financés à 70 % par les banques, pour une valeur de 986 millions de dinars. Des projets qui devaient, a priori, absorber une frange importante de demandeurs d'emploi. «Nous avons un gros problème à Guelma, les demandeurs d'emploi refusent de travailler chez le privé. Les jeunes sont retissant», nous déclare Lazhar Selaimia, directeur de l'agence de wilaya de l'emploi. Et d'ajouter : «nos partenaires économiques privés et publics nous soumettent des offres que nous tentons de négocier par rapport aux demandes que nous enregistrons où les profiles ne correspondent pas exactement aux exigences draconiennes des opérateurs. Nous réussissons à placer dans les entreprises publics tels l'ONA, l'ADE, Algérie télécom, Algérie poste, CNAS, CSNOS, ainsi que dans de grosses entreprises du privé mais quasiment jamais dans les petites entreprises». La même source estime que «pour les autres dispositifs tel le contrat de travail aidé (CTA), 700 demandeurs ont été placés dans divers entreprises. Ce qui porte approximativement à un taux de 50% de personnes placées par rapport à la demande générale». Ainsi, avec le lancement de 2500 nouvelles entreprises depuis la création du dispositif Cnac, dont 337 créées en 2015, on serait quasiment certain, que le chômage, n'est qu'une vieille histoire sans fondement à Guelma. «Sur l'ensemble des promoteurs financés durant l'année 2015, 45 % ont choisi le secteur de l'artisanat, 27 % les services, 13 % l'industrie, 6 % le BTPH, 8% le secteur de l'agriculture et enfin 1% pour les professions libérales», nous déclare Aziez Benteboula, coordinateur et adjoint du directeur à la Cnac. Une thèse qui tient la route si l'on se réfère au directeur de l'agence de wilaya de l'emploi qui estime que «la réglementation est claire! Deux demandeurs d'emploi sont systématiquement placés pour appuyer le promoteur CNAC ou Ansej». Donc un simple calcul fait ressortir que pour l'unique année 2015, 674 demandeurs sont insérés de facto. «Mais pas contre leur gré !» nous dit-on. Notons que dans le cadre d'un accord d'embauche, deux sociétés l'une chinoise et la seconde turque, spécialisées dans le BTPH, en activité à Guelma depuis peu, «s'engagent respectivement à recruter, pour les turcs 1345 postes et près de 3000 postes pour les chinois», nous affirme le directeur de l'Anem. «Il s'agit là d'une perspective d'embauche !». Notons enfin, que le secteur de l'agriculture est une autre perspective à explorer au profit du secteur de l'emploi où déjà un travail de sensibilisation au niveau des antennes de Bouchegouf, Oued Zenati, Guelma et Hammam N'bails sont en cours.