L'absence de l'unique endocrinologue de Ouargla à la 7e Journée d'enseignement postuniversitaire de pédiatrie organisée par l'association locale des médecins mercredi dernier autour de «La pathologie endocrinienne de l'enfant» a été très remarquée. D'autant que cette manifestation scientifique, co-organisée avec le service hospitalo-universitaire de pédiatrie de l'EPH d'El Biar (Alger), a notamment traité de la prévalence du diabète de type 1 chez les moins de 15 ans, faisant état de l'existence de registres de diabète ouverts à Alger, Oran et Constantine depuis 2010, ainsi que d'une étude épidémiologique qui a démontré que l'Algérie enregistrait 3000 nouveaux cas de diabète infantile chaque année. Contactée par El Watan Week-End, le docteur Souakhri estime que «personne ne détient les vrais chiffres du diabète dans notre pays. On est bien en deçà de la réalité au vu du nombre croissant de cas découverts en consultation». Mme Souakhri jette un pavé dans la mare : «Je n'ai jamais été sollicitée pour presenter un travail sur ce thème et je n'ai pas pu assister à cette journée scientifique parce que l'invitation ne m'a été remise que trois jours avant la date prévue et je ne pouvais annuler les rendez-vous de patients venant de loin.» Le médecin fait observer que «les cas de diabète et de perturbations hormonales diverses sont en nette augmentation depuis cinq ans au vu des polluants chimiques, des mauvaises habitudes alimentaires et du manque d'activité physique chez les enfants». Sans être alarmiste, dit-elle encore, «dans ces conditions, une simple atteinte virale, une grippe par exemple, peut fragiliser le pancréas et induire un diabète auto-immun». Des facteurs multiples, dont peu de parents sont au courant, font que chaque semaine depuis 2014 «je dépiste trois nouveaux cas de diabète infantile à Ouargla», témoigne la spécialiste, qui reçoit souvent des malades au diagnostic établi et dont l'équilibre glycémique est perturbé, privé de sucres lents et de gâteries à cause d'une approche obsolète du diabète et qui bénéficient d'une rééducation alimentaire. Interrogée sur sa contribution à l'information de l'opinion nationale et sur la perspective d'une étude épidémiologique ciblée à l'instar de celles menées à Alger, Oran et Constantine où des registre du diabète sont tenus depuis 2010, l'endocrinologue se dit prête à participer, voire à chapeauter une étude qui engloberait tous les médecins généralistes et internistes qui prennent en charge des diabétiques de tous les âges.