Confrontés à un sérieux problème de concurrence qu'ils qualifient de déloyale, les extrudeurs et producteurs de profilés d'aluminium appellent les autorités publiques à l'instauration de normes algériennes afin de faire face aux importations ne répondant pas aux standards internationaux. Réunis hier à Alger, à l'initiative du groupe privé AMR, pour une journée d'étude sur l'utilisation de l'aluminium dans le bâtiment, les professionnels du secteur ont mis l'accent sur la nécessité d'établir des normes techniques propres au marché algérien pour mettre fin à l'introduction de produits, souvent moins chers, mais qui ne répondent pas aux normes spécifiques au profilé d'aluminium. Selon Mohamed Aberkane, président de l'Asociation des extrudeurs algériens, «il est logiquement impossible d'interdire carrément l'importation de produits d'aluminium, mais nous pouvons imposer et exiger le respect d'un certain nombre de normes pour toute marchandise importée de l'étranger». Pour ce faire, l'Association a présenté aux administrations concernées «une proposition réglementaire» et attend qu'elle soit adoptée et appliquée, notamment par les services de Douanes. Evoquant les problèmes rencontrés par les producteurs algériens — l'aluminium constitue pour eux la principale matière première — le même responsable a indiqué que cette matière, n'étant pas disponible en Algérie, est entièrement importée mais nécessite, pour sa transformation, des produits chimiques dont l'importation est soumise à des autorisations difficiles à obtenir. «Les lourdeurs douanières, les problèmes bureaucratiques et la suspicion pèsent toujours sur les producteurs algériens», affirme M. Aberkane. Et d'ajouter que la branche aluminium n'a pas encore trouvé sa place en tant qu'industrie à part entière, du fait que «le consommateur algérien ne s'est pas encore habitué à ce matériau, étant traditionnellement porté sur les produits en bois». D'où l'impossibilité, pour le moment, de lancer en Algérie de la production de profilés d'aluminium s'approvisionnant essentiellement, ou partiellement à partir du recyclage. Pourtant, le groupe industriel AMR, basé à El Eulma, se dit prêt à se lancer dans cette activité «pour peu que les autorités locales lui accordent le foncier nécessaire pour installer son unité».