Les manifestants appellent à l'égalité des deux langues officielles et demandent l'utilisation du caractère latin pour l'enseignement de tamazight. Des étudiants de l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira ont organisé, hier, une marche dans la ville, à l'initiative du collectif autonome des étudiants du département de langue et culture amazighes auxquels se sont joints des militants et des cadres du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), et ce, pour revendiquer les droits et le statut de la langue amazighe. L'action a été organisée à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle, coïncidant avec le 21 février, proclamée par la Conférence générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) en novembre 1999. Munis de banderoles, les manifestants qui se sont rassemblés devant le campus ont démarré leur marche vers la direction de l'éducation de la wilaya en passant par le siège de la wilaya, où une prise de parole a eu lieu. La marche s'est déroulée pacifiquement et aucun incident n'est à déplorer, a-t-on constaté sur place. Un dispositif impressionnant des forces de police a été déployé à travers les ruelles du chef-lieu de wilaya, et des camions antiémeute ont été stationnés à l'intérieur même du siège de la direction de l'éducation. Des slogans hostiles au pouvoir ont été scandés tels «Pouvoir assassin», «Bouteflika Ouyahia Houkouma Irhabia (gouvernement terroriste), police, justice tout le monde complice». Les marcheurs réclament l'égalité des deux langues tamazight et l'arabe, dans le domaine éducatif, administratif et politique. Ils ont exigé l'annulation du caractère facultatif de l'enseignement de la langue amazighe et d'œuvrer à sa généralisation rapide sur tout le territoire national. Les étudiants ont réitéré, à travers cette action, leur revendication portant utilisation du caractère latin pour l'enseignement de tamazight. Réagissant à la création prochaine d'une académie pour la langue amazighe, décidée par le chef de l'Etat dans le cadre du projet de révision de la Constitution, les marcheurs ont exigé à ce que cette académie soit gérée par des responsables compétents. Ils ont appelé, en outre, les pouvoirs publics à dégager de nouveaux postes budgétaires pour son enseignement.