La manifestation, qui a débuté dans la soirée de mardi dernier, est organisée par l'APC de Chlef à l'occasion du mois de Ramadhan. Le président de l'Assemblée communale et son adjoint, chargé des activités culturelles, étaient, d'ailleurs, présents aux deux premières soirées artistiques. C'est une manière pour eux de rendre un vibrant hommage à ce prestigieux artiste, décédé récemment et de découvrir ses anciens compagnons dans l'art et la nouvelle génération de chanteurs ayant su perpétuer et sauvegarder le chaâbi. Les soirées artistiques programmées jusqu'au 19 octobre, au même endroit, s'inscrivent aussi, selon eux, dans le même cadre et visent à répondre à ce besoin d'animation pendant les veillées du Ramadhan. Car Guerrouabi a été un homme de culture, dont l'œuvre a marqué la chanson populaire dans notre pays. Les premiers qui, ont monté, sur scène pour inaugurer les des nuits du chaâbi sont des chanteurs locaux, tels que Khelifa Berrabha, neveu de Guerrouabi et Djamel Megharia. Au rythme des youyous et applaudissements des nombreuses familles présentes dans la salle, ils ont interprété une série d'œuvres du maître disparu. L'ombre de Guerrouabi planait sur ces moments de pure émotion, avec des portraits géants de l'artiste accrochés dans chaque côté de la scène. Dans la soirée du mercredi, c'était au tour d'Abdelkader Chaou, premier invité vedette, de prendre le relais et d'animer un gala en hommage à son regretté ami, en présence de la sœur et de la famille de ce dernier ainsi que d'une foule nombreuse composée en majorité de familles. Rencontré avant le spectacle, Chaou nous a déclaré que le monde artistique national a perdu un grand interprète de la chanson chaâbie en la personne d'El Hachemi Guerrouabi. « Je le rencontrais assez souvent lorsqu'il était en Algérie, mais depuis son départ à l'étranger, j'ai perdu tout contact avec lui et cela depuis trois ans. Mais lorsque j'ai appris qu'il était malade, j'ai appelé chez lui en France et lui ai laissé un message lui souhaitant un prompt rétablissement », nous a-t-il confié. Il a salué l'initiative de l'APC de Chlef qui a permis « non seulement de rendre hommage à un monument du chaâbi, mais aussi de perpétuer ses œuvres et de mieux faire connaître le travail qu'effectuent dans ce sens les autres artistes encore en vie ou les jeunes talents ». Il a interprété ses anciens et nouveaux tubes, accompagné de son orchestre sous la direction du virtuose du synthé, Tafiani, qui avait également accompagné le défunt Guerrouabi pendant 16 ans. Des tubes qui ont été repris en chœur par le public au point de créer une parfaite symbiose entre lui et les familles présentes. Grand moment d'émotion lorsque Abdelkader Chaou interrompt son gala et demande au chanteur Khelifa Berrabha, neveu de Guerrouabi, de lui succéder un moment pour interpréter des œuvres de son oncle. Après avoir remercié le cheikh pour son geste, Khelifa interprétera avec talent trois chansons du grand maître, dont El barah kan fi oumri aâcherine. Par la suite, Chaou reprendra sa place en poursuivant la soirée jusqu'à une heure tardive de la nuit, au grand bonheur des présents. Lui succéderont pendant une semaine, Abdelmadjid Meskoud, Kamel Bourdib, Maâzouz Bouadjadj, Nourredine Benattia et d'autres artistes de ce genre musical.