Un réel danger plane sur les 222 élèves, le corps enseignant et le personnel de l'école primaire Ahmed Mezhoud de la cité du même nom. Une école située dans l'ancienne ville qui a ouvert ses portes en 1967 mais qui présente, depuis quelques années, de sérieux indices de dégradation, d'affaissements et de décrépitude. Cette situation est due à la négligence de l'APC du chef-lieu de wilaya. L'établissement qui se décline sous formes de constructions mauresques surmontées de tuiles s'est vu expertisé par le CTC-Chlef. Dans le rapport dressé par cet organisme de contrôle, le constat est sans équivoque : l'un des trois blocs comportant trois classes présente un danger réel, car la structure porteuse est touchée. «Fissurations longitudinales et obliques avec un degré plus avancé sur le côté façade postérieure, tassement du dallage, nœuds des poteaux en pierre supportant les traverses de la couverture fissurés, problème d'étanchéité» figurent, entre autres, anomalies. Hier, en visitant les lieux, nous avons mesuré ces craintes nourries à la fois par les parents d'élèves qui nous ont alertés sur le problème et par le directeur d'établissement qui ne pouvait plus dissimuler sa gêne envers son école. Et pour cause, M. Kharoubi, bien que fier d'étaler de bons résultats, ces six derniers années dans les examens de 6e, nous a fait part de son insatisfaction de n'avoir pas pu exprimer ses ressentiments au wali en visite dans l'établissement, il y a quelques semaines. Une visite précédée par d'autres dont celle de la commission de l'APW dont les membres ont semblé partager le constat. Le triste constat d'un des 141 établissements que compte la commune de Tiaret. L'école Mezhoud qui ne semble retenir les attentions que lors des élections offre dès que vous franchissez la grande porte un spectacle désolant. Une cour parsemée de gravats qui continuent de générer des problèmes aux jeunes enfants, dont ceux poursuivant leur scolarité en cycle préparatoire évacués depuis le constat fait par le CTC. Bien que le style de cet établissement reste rustique, la précarité renseigne sur la vétusté qu'aggrave un manque en équipement et mobilier. Pour parvenir au bureau du directeur, il faut passer par la cantine, elle-même austère et aux murs délabrés et carrelages décatis. Alertée sur le sujet, Haddouda Boukabouss, directrice de l'éducation, explique : «Sous la houlette du wali et de son staff, avec l'appui des élus, on a établi des constats ; pour remédier à cette carence, il nous faut du temps.» Un sacré temps perdu par ses prédécesseurs, alors que le pays croulait sous l'argent de la rente.