Depuis 1987, les 29 familles de l'immeuble situé au n°6 de la rue Ghamri Ahmed Lakehal, dans la cité des Combattants, vivent une situation insoutenable. «Nous sommes dans le désarroi du fait que notre immeuble est dans un état de délabrement avancé, et nous sommes exposés à un danger certains», notent les locataires dans une correspondance adressée aux autorités. Il s'agit d'une énième requête qui a pris les allures d'un cri de détresse. «Pourtant, toutes les autorités ont été sollicitées à maintes reprises sur les risques qui pèsent sur nous et menacent notre vie, surtout que la bâtisse a connu de sérieuses dégradations ces dernières années, mais sans résultat», affirme le représentant des résidents. Une pile de correspondances a été adressée depuis 1990 à tous les walis, aux P/APC et les responsables qui se sont succédés à la direction de l'OPGI et de l'Urbanisme, sans recevoir le moindre écho, ne serait ce qu'une audience pour écouter les doléances des habitants et tenter de trouver une solution à une situation qui devient la source de sérieuses inquiétudes pour eux. «Nous n'avons reçu que des promesses sans suite», affirme notre interlocuteur. Ce dernier soutient que le comité des locataires a sollicité les services du contrôle technique de la construction de l'Est (CTC). L'expertise établie par ces derniers en mars 2002 est sans appel. Le rapport établi mentionne clairement la présence de plusieurs désordres, dont une inclinaison estimée à une dizaine de degrés, un cisaillement de plusieurs poteaux au niveau du rez-de-chaussée, un affaissement du dallage du hall d'entrée, une fissuration de 45% au niveau de certaines cloisons de séparation et une étanchéité terrasse défaillante. «Le CTC nous a remis ses recommandations, ainsi que les mesures à suivre pour stopper ces désordres à court et moyen terme, avant de lancer une opération de renforcement et de réhabilitation de l'ouvrage», poursuit le représentant des habitants. Les locataires ont nourri des années durant l'espoir de voir leur immeuble bénéficier d'une réhabilitation, comme ce fut le cas pour d'autres bâtisses de la ville. Un espoir qui demeure toujours permis, surtout qu'ils ont exprimé leur volonté de contribuer dans cette opération qui devient une urgence. Une visite sur les lieux nous a permis de faire un constat alarmant, car les habitants sont exposés à des risques réels. Faudra-t-il attendre que survienne une catastrophe qui fera des dégâts humains, pour intervenir ?