Au n°6 de la rue Ghamri Ahmed Lakehal, dans la cité des Combattants, un immeuble représente un véritable danger pour ses occupants. Une situation qui dure depuis plus de 22 ans, mais qui ne semble pas susciter, malheureusement, la moindre inquiétude de la part des autorités. «Pourtant, ces dernières ont été sollicités à maintes reprises sur les risques qui pèsent sur nous et menacent notre vie, surtout que la bâtisse a connu de sérieuses dégradations ces dernières années, mais sans résultat», affirme le représentant des résidents. Une pile de correspondances a été adressée depuis 1990 à tous les responsables qui se sont succédés à la direction de l'OPGI, de l'urbanisme, mais aussi aux walis, sans recevoir le moindre écho, ne serait ce qu'une audience accordée aux plaignants pour écouter leurs doléances et tenter de trouver une solution à une situation qui devient la source de sérieuses inquiétudes pour eux. Toutes les requêtes n'ont reçu que des promesses sans lendemain. Pour prouver le bien fondé de ses soucis quant à l'état de dégradation de leur immeuble, le comité des locataires a sollicité les services du contrôle technique de la construction de l'Est (CTC). L'expertise établie par ces derniers en mars 2002 est sans appel. Elle mentionne clairement la présence de plusieurs désordres, dont une inclinaison estimée à une dizaine de degrés, un cisaillement de plusieurs poteaux au niveau du rez-de-chaussée, un affaissement du dallage du hall d'entrée, une fissuration de 45% au niveau de certaines cloisons de séparation et une étanchéité défaillante sur la terrasse. Le rapport, qui impute ces désordres au terrain à forte déclivité, dans un site répertorié dans une zone instable du secteur de Bellevue, précisera que les désordres se limitent uniquement à la partie basse et que le reste des appartements, répartis sur six niveaux conservent leur fonctionnalité. «Le CTC a bien voulu nous remettre ses recommandations ainsi que les mesures à suivre pour stopper ces désordres à court et moyen terme, avant de lancer une opération de renforcement et de réhabilitation de l'ouvrage», poursuit le représentant des habitants. Les locataires ont nourri des années durant l'espoir de voir leur immeuble bénéficier d'une réhabilitation, comme ce fut le cas pour d'autres bâtisses de la ville. Un espoir qui demeure toujours permis, surtout qu'ils ont exprimé leur volonté de contribuer dans cette opération qui devient une urgence. Une visite sur les lieux nous a permis de faire un constat alarmant, car les habitants sont exposés à des risques réels.