L'institution n'a pas cessé durant des années de subir le diktat des associations qui exigent la solution de problèmes qui, parfois, sont à la limite du raisonnable. Les étudiants du Centre universitaire de Batna Abrouk Madani (CUB), faculté des sciences et technologies rattachée à l'université Batna 1, ont fermé, mardi, l'accès aux salles de classes et amphis pour remettre en cause les résultats des examens qu'ils trouvent mauvais, nous a déclaré une source proche du rectorat. Cette fermeture survient à l'appel de l'Union nationale des étudiants algériens (UNEA). La veille, ce sont les étudiants du pôle universitaire Fesdis qui ont manifesté pour exiger la démission du directeur des œuvres universitaires. En effet, l'université de Batna n'a pas cessé durant des années de subir le diktat des associations qui se sont habituées à fermer son accès aux étudiants et enseignants pour exiger la solution des problèmes qui, parfois, sont à la limite du raisonnable. Exiger l'accès au master, revoir les notes d'examens ou exiger le départ de tel ou tel responsable. L'ex-recteur, Mohamed Tahar Benabid, a passé trois longues années à tenter d'y remédier. Il a même exigé du conseil universitaire élargi de se positionner en vue de «réinstituer les traditions universitaires». Il déclarait notamment que «les étudiants ont la largesse de jouir pleinement de leur droit à la grève, mais aucun d'eux n'a le droit d'interdire l'accès à ses camarades ou à ses enseignants». Lorsqu'il a épuisé toutes les voies, il a eu recours à la justice et abouti au gel de l'activité de certaines associations qui étaient aux avant-postes de ces perturbations. Plusieurs étudiants étaient même exclus, alors que d'autres ont eu droit à une mise à pied de 2 ans. Le début de cette année a connu des changements et Tahar Benabid a été remplacé par un autre recteur. L'université Hadj Lakhdar a été scindée en deux (Batna 1 et Batna 2). Une fois les nouveaux recteurs installés, nous avons eu vent de la grâce des étudiants en question, c'est-à-dire toutes les sanctions ont été levées, et ce, en s'appuyant sur la décision n°371 du 11 juin 2014 relative aux conseils de discipline dans son article 21 permettant au recteur le droit de grâce. Or, les décisions ont été prises par le conseil universitaire élargi. D'aucuns remarqueront que cette décision, quand bien même imprégnée de bonne volonté, dénote plutôt de l'impunité.