Cent quatre-vingts manutentionnaires, activant au niveau de la cimenterie ACC, filière Orascom de M'sila, ont été sèchement renvoyés par le patron de l'entreprise, Drissi Moussa, jeudi passé et remplacés par d' autres, dont la plupart, nous-dit-on, sont des enfants. Revendiquant depuis longtemps une augmentation des salaires, leur affiliation à la caisse de sécurité sociale, l'établissement régulier des fiches de paie, la mise à leur disposition de vêtements de protection, le transport, les congés annuels, ces 180 manutentionnaires ont crié leur ras-le-bol en suspendant l'activité au niveau de la section de manutention, bloquant systématiquement les livraisons de ciment durant les journées de mardi et mercredi passées. Ce ras-le-bol, aussi violent que spontané, s'explique par le fait que l'entreprise privée de manutention n'a jamais respecté ses engagements en matière de salaires, d'affiliation, de congés annuels, d'établissement de fiches de paie, consignés dans une revendication en date du 21 juillet 2004 entre l'entreprise de manutention, les représentants des manutentionnaires et les représentants de l'ACC. Rencontrés aux abords de la cimenterie, ces manutentionnaires n'ont pas manqué de dénoncer les conditions de travail intenables, avec des salaires dérisoires, leurs droits bafoués et le refus du patron de l'entreprise de manutention de les affilier à la sécurité sociale. A ce propos, nous a-t-on expliqué, le patron n'assure pas les travailleurs avec lesquels il a contractualisé la relation de travail, mais dès qu'il y a un accident, il assure le travailleur. L'inspecteur du travail en charge de la cimenterie, nous ont révélé les travailleurs, est complaisant avec l'entreprise de manutention, il ne fait rien pour l'application des dispositions réglementaires régissant les relations de travail. Cette complaisance transparaît à travers les engagements non respectés par le patron de l'entreprise de manutention, consignés dans un PV en date du 20 février 2006, qui devait être mis en application par l'inspecteur du travail en charge du dossier de l'ACC. Les 180 manutentionnaires regroupés devant l'usine ne quittent plus les lieux et attendent, disent-ils, l'arbitrage des autorités dans cette affaire. Par ailleurs, le responsable de l'entreprise, mécontent, aurait engagé une procédure judiciaire en référé contre les éléments responsables de la rupture des livraisons pendant deux jours.