La pénurie du ciment, qui caractérise le marché national depuis plusieurs semaines, connaîtra-t-elle son épilogue bientôt pour ne plus se reproduire à l'avenir ? La question mérite d'être posée lorsque l'on se réfère à ce que vient de déclarer le P-DG de la cimenterie de M'Sila, ACC (Algerian Ciment Compagny), une filiale du groupe Orascom. Tout en rejetant la responsabilité de l'entreprise qu'il dirige dans la crise de ces derniers jours, le premier responsable de ACC M'Sila a dévoilé tous les objectifs que cette entreprise s'est tracée pour le court terme. A cet égard, M. Ayman Anis a avancé l'échéance du mois d'octobre prochain pour le lancement de la nouvelle cimenterie que le groupe Orascom Algérie vient de réaliser dans la wilaya de Mascara, à l'ouest du pays. Celle-ci, selon le P-DG de la filiale, aura à produire quelque 2,5 millions de tonnes annuellement de ciment ordinaire (gris), et ce, à compter du mois de décembre de l'année en cours. Lorsque cette production s'ajoutera aux quatre millions de tonnes annuelles que produit la cimenterie de M'Sila depuis son démarrage en 2005, le volume de la production de la filiale d'Orascom Algérie atteindra les 6,5 millions de tonnes par année au total. Ceci représente ainsi quelque 60% des besoins nationaux en matière de ce matériau de construction. Concernant le ciment blanc, le groupe Orascom, à travers sa cimenterie de Mascara, compte aller loin et dépasser largement les besoins nationaux. En effet, le directeur général de ACC Algérie a fait savoir que dans l'espace de quelques mois le volume de production de la cimenterie de Mascara en ciment blanc atteindra les 550 000 tonnes annuellement, cependant que les besoins nationaux de ce type de ciment ne dépassent pas les 270 000 tonnes par an. En conséquence, le groupe Orascom compte exporter le surplus de production. Concernant les perturbations que connaît ces derniers temps le marché du ciment en Algérie, le directeur général de cette filiale d'Orascom accuse ouvertement les cercles occultes et spéculateurs qui entretiennent une forte tension sur ce marché en instaurant un climat de pénurie. Pour lui, à l'origine de la flambée des prix de ce matériau, il y a les spéculateurs qui excellent dans le maintien des situations de crise. Pour le ciment blanc, les mêmes cercles sont les mêmes, ajoute le premier responsable de ACC qui estime que malgré que les importations de ce produit ont subitement cessé, pourtant, les besoins du marché national en ciment blanc ne sont pas énormes. Mais, la suspension des importations est due au fait que les importateurs appréhendent des changements qui seront provoqués par le lancement prochain de la nouvelle chaîne de production de la cimenterie de Mascara (du groupe Orascom). Le prix du ciment blanc, rappelle-t-on, a atteint la barre des 2 500 dinars ces derniers mois. Tandis que le ciment ordinaire ou gris, lui, se vend à plus de 500 dinars le sac. Concernant le ralentissement du rythme de production au niveau de ACC Orascom, le premier responsable de cette filiale précise qu'une chaîne de production a été mise à l'arrêt au niveau de la cimenterie de M'Sila pour les besoins d'entretien, certes, mais elle a vite repris du service à la fin juin dernier. Depuis, la cimenterie a fonctionné à plein régime.