La wilaya de Jijel ne dispose actuellement que d'un seul abattoir qui présente des tares, alors que les 16 autres lieux d'abattage ne sont que des tueries. C'est le constat dévoilé à l'occasion d'une journée d'étude organisée mardi dernier par la direction du commerce à la salle de conférences de la cité administrative du chef-lieu de wilaya. La situation des abattoirs et tueries dans la wilaya de Jijel est donc peu reluisante et les professionnels vivent parfois des dilemmes devant les manquements constatés. La première communication, donnée par Nadjet Boularak, de la direction du commerce, explique tout de go que la plupart des abattoirs et tueries de la wilaya de Jijel ne répondent pas aux normes d'hygiène et que les conditions d'abattage sont en deçà des règles de salubrité. Le ton est donné. L'oratrice a rappelé les dispositions réglementaires pour insister sur les conditions nécessaires dans les établissements d'abattage (environnement, salubrité, installations frigorifiques, moyens de transport adéquats, disponibilité d'eau courante, lumière suffisante, évacuation des eaux usées, zone de stabulation et aire de stationnement). Pour sa part, le Dr Moad Betatache, inspecteur vétérinaire de wilaya, est revenu sur la classification de ces établissements en faisant le distinguo entre l'abattoir et la tuerie, selon les dispositions réglementaires, notamment le décret exécutif 95/363 du 11/11/1995. Il rappellera, lui aussi, comment devrait se faire le choix de l'emplacement de ces établissements, généralement dépourvus de chambres frigorifiques, et du principe de Schwartz pour la circulation exclusive de la zone «sale» vers la «propre» avant d'aborder la question des encres alimentaires pour l'estampillage des carcasses, qui font défaut. Ce qui fait que ces dernières ne sont estampillées qu'avec la couleur violette, ce que d'ailleurs tout le monde peut constater dans les boucheries. ENCRE ET ESTAMPILLAGE Il précisera que cette estampille et les encres sont sous l'entière responsabilité de l'inspecteur vétérinaire et donnera les couleurs nécessaires. Ainsi, le vert est destiné aux carcasses de veaux et agneaux, le violet aux ovins et bovins, le rouge pour les caprins, mais aussi l'équine et cameline, et enfin le noir pour les carcasses destinées à la transformation. A ce propos, il insistera auprès des inspecteurs pour exiger les encres nécessaires pour faire le travail. Il ne manquera pas de mettre le doigt sur certaines dispositions, notamment celles relatives à l'interdiction d'abattage de femelles en état de gestation, de mâles de tout âge, utilisés comme géniteurs ou encore les bovins âgés de moins de 6 mois. La dernière communication a été donnée par Souhila Sengad de la direction de l'environnement, qui s'est étalée sur les études d'impact sur l'environnement de ces établissements, notamment les eaux de rejet et les déchets solides, avant de dresser un tableau peu reluisant de la situation de l'abattoir et des tueries de la wilaya. Les recommandations adoptées à l'issue de cette journée pressent les communes d'améliorer l'état de ces établissements et préconisent le renforcement des activités des brigades mixtes et des bureaux d'hygiène communaux pour lutter contre l'abattage clandestin. Il est aussi recommandé, outre le respect des cahiers des charges et le respect du transport des carcasses dans des camions frigorifiques, la construction d'au moins trois abattoirs modernes en dehors du tissu urbain au niveau des grands centres que sont Jijel, El Milia et Taher.