Le cadre juridique réservé aux mères célibataires a été débattu hier à Alger. Une vingtaine de militantes ont soulevé les problèmes auxquels elles sont confrontées. «La famille monoparentale n'est pas reconnue par la loi et il n'y a pas encore de volonté politique d'y parvenir», s'indigne Meriem Belaala, présidente de SOS Femmes en détresse. Selon elle, les mères ayant des enfants nés hors mariage doivent contourner les lois pour s'en sortir. Elles sont victimes de tabous et de jugements de valeur. «Les professionnels, surtout de la santé, doivent faire preuve de professionnalisme et ne doivent pas juger ces femmes qui souffrent dans l'anonymat», confie une sage-femme. Autre problème : l'avortement. Les lois algériennes le condamnent, mais permettent paradoxalement l'interruption volontaire de grossesse. «Une forme d'hypocrisie», disent les participantes, qui revendiquent le droit à l'avortement, surtout en cas de viol ou d'inceste. «Il faut réactiver l'interruption thérapeutique de grossesse et prendre en charge ces femmes. Il y a des wilayas où on leur refuse les 1200 DA qui leur reviennent de droit. C'est rien, mais cela montre l'état d'esprit des gens qui ne voient pas en ces femmes des humains», s'indigne une intervenante.