L'Institut culturel espagnol Cervantès célèbre l'illustre auteur de Don Quichotte de la Manche partout dans le monde, 400 ans après sa mort (le 23 avril 1616). Rafael Rodriguez Ponga, secrétaire général de l'institut Cervantès, est à Alger pour parler d'un programme d'activités pour l'année en cours. «Nous sommes venus à Alger pour délivrer un message d'amitié culturelle, rappeler les relations de bon voisinage entre nos deux pays, et évoquer Cervantès, l'écrivain humaniste universel», nous a-t-il déclaré mercredi soir lors d'une réception après une rencontre avec les hispaniques algériens organisée au siège de l'Institut à Alger. Jeudi, Rafael Rodriguez Ponga a été reçu par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, pour justement présenter le programme spécial Cervantès. Il s'agit, entre autres, de l'organisation d'un colloque sur la vie et le parcours du romancier et poète, et d'une exposition prévus pour octobre 2016. «Nous travaillons également pour la traduction à la langue arabe de l'œuvre majeure de Cervantès, Don Quichotte dans une édition algérienne. Nous avons également un projet de traduction de la même œuvre en arabe et en français pour les enfants. Les textes seront illustrés par des dessins d'élèves de quelques écoles algériennes. La parution est prévue vers le mois de juin», a annoncé Raquel Romero Guillemas, directrice de Cervantès Algérie. Elle a rappelé le passage par Alger de Miguel De Cervantès (vers 1775). «Malheureusement, peu d'écrits ont été consacrés à cette période. Cervantès a vécu cinq ans à Alger, entre l'âge de 28 à 33 ans. Cette phase est celle de la formation intellectuelle d'un homme. Pour nous, Alger est un point central dans la production littéraire de Cervantès», a-t-elle souligné. Rafael Rodriguez Ponga a plaidé pour la densification des relations interculturelles entre les deux pays. «Pour nous, l'Algérie est une priorité. Il y a toujours une possibilité de faire plus. D'où ma présence à Alger. Nous évaluons la situation et discutons de ce que l'on peut faire dans le futur. L'institut Cervantès, qui organise actuellement une exposition de plasticiens algériens, est au service de l'art dans ce pays. L'institut Cervantès est présent dans trois villes. Et nous voulons ouvrir un centre à Tindouf. Dans cette région, beaucoup de personnes parlent la langue espagnole. Nous croyons qu'il est possible de faire des études sur la culture et la langue espagnoles au centre universitaire de Tindouf», a-t-il déclaré. Selon lui, il existe un grand intérêt des Algériens pour l'apprentissage de la langue espagnole. «En 2015, le nombre des Algériens venus apprendre l'espagnol à l'institut Cervantès était de 3000 à Alger et de 2000 à Oran. Ils sont venus parce qu'ils aiment l'espagnol, pas parce qu'ils ont besoin de cette langue. Apprendre une langue, c'est s'ouvrir sur la culture de l'autre. Fin mars, nous allons organiser un cycle de formation pour les enseignants d'espagnol du secondaire pour leur donner davantage d'instruments didactiques. Surtout qu'il existe un intérêt de la part d'élèves qui n'ont pas les moyens économiques de venir chez nous», a expliqué Raquel Romero Guillemas saluant le soutien des institutions algériennes dans tous les projets de l'institut Cervantès et insistant sur le travail avec la société civile.