La commune d'Ighil Ali a vibré, durant deux journées, au rythme d'une batterie d'activités artistiques et culturelles que l'Association culturelle des activités de jeunes (ACAJ) a organisées pour la célébration du premier jour du printemps, Amezwaru n'tafsut, coïncidant avec le 28 février du calendrier grégorien. Il s'agit de la première activité de cette association de fraîche création, née de l'initiative d'un groupe de jeunes désireux de réanimer la vie culturelle en proie au marasme. Les organisateurs ont ratissé large en perpétuant la tradition d'associer le maximum de localités des Ath Abbas aux festivités, renouant ainsi avec l'esprit de convivialité et de partage caractéristique de la culture kabyle et d'Amenzu n'tafsut plus particulièrement. De Voudjellil, Takoravth, Ath R'Zine, Mouka, Ath Saci et de plusieurs villages ceinturant le chef-lieu de la commune, petits et grands ont afflué pour être de l'événement. Quoiqu'avec seulement les moyens du bord auxquels a contribué salutairement l'Apc, l'association a pu, en plus de quelques dons récoltés, concocter un menu d'activités dont elle n'a pas à rougir. La matinée, les convives ont été invités à assister à une prise de parole organisée place des Martyrs, un tournoi de cross, un autre de pétanque, parallèlement à une kermesse improvisée dans la mythique école primaire portant le nom d'une des nombreuses fiertés que cette région historique a enfantées, en l'occurrence Jean Mouhoub Amrouche. Dans la soirée, place à la fête proprement dite. Au programme, un gala artistique, animé place du Marché par des artistes locaux, où les douces notes de la musique chaâbie kabyle se sont mêlées aux rythmes endiablés et électriques d'un groupe de rock composé d'enfants de la région. Le rire n'était pas en reste, puisqu'une touche humoristique signée Lewhama est donnée en intermède. Les festivités s'achèvent avec, pour l'association, un sentiment d'avoir fait un pas de géant du chemin qu'elle s'est tracé afin de rallumer la flamme culturelle à Ighil Ali. Une daïra jetée aux oubliettes par les autorités, qui n'arrête pas de s'enfoncer dans la léthargie.