L'école primaire Aït Braham Essaïd du même village a vécu, le week-end dernier, au rythme d'intenses festivités célébrant la fête d'Aderyis qui annonce l'arrivée du printemps chez la population kabyle, à l'instar des autres régions berbérophones. Célébrer l'avènement du premier jour du printemps (Amenzu n'tafsut) en vue de perpétuer ce rituel ancestral kabyle appelé communément Tamaghra Uderyis (fête du thapsia), tel est l'objectif principal de l'association culturelle Tiregwa n tmusni du village Maghnoune relevant de la commune d'Ouzellaguen, qui a tenu à marquer à sa manière cet événement historique qui tient ses origines dans les traditions séculaires du monde amazigh que constituait l'ensemble du Nord africain. Ainsi, l'école primaire Aït-Braham-Essaïd du même village a vécu, le week-end dernier, au rythme d'intenses festivités célébrant la fête d'Aderyis qui annonce l'arrivée du printemps chez la population kabyle, à l'instar des autres régions berbérophones. Les organisateurs de cet événement festif ont préparé pour la circonstance un repas spécial, le fameux couscous aux œufs durs, servi avec un mélange de légumes (Tamekfoult Uderyis). Un savoureux plat traditionnel agrémenté d'huile d'olive et cuit dans les racines de cette plante méditerranéenne (thapsia) aux vertus médicinales bien connues. Mettant en exergue ses vertus thérapeutiques, le président de l'association organisatrice, Ahmed Aït El Djoudi, expliquera que cette espèce tire son nom d'une légende selon laquelle le fils de Sheshonq, un prince libyen d'origine berbère, tomba gravement malade et la seule chance qui lui restait est de voir une célèbre guérisseuse qui prodiguait des soins à base de plantes médicinales. Cette dernière, une fois à son chevet, lui prescrivait un traitement composé de cette fameuse plante appelée "Aderyis" (thapsia), tout en affirmant : "Soit il survivra grâce à elle (Ad yiddir yas), soit il succombera à sa maladie". D'où l'origine de cette appellation, ajoutera notre interlocuteur. À noter que les hôtes de Maghnoune, venus de plusieurs localités de la région, ont été accueillis dans l'une des deux salles de classe transformées, à cette occasion, en salles à manger. Ces nombreux convives ont eu le plaisir de déguster ce régal dans une ambiance festive. Ils ont également eu à visiter l'exposition photos et assister au concours de dessin pour enfants, organisés dans la cour du même établissement scolaire. Des femmes âgées s'y sont mises à étaler leur savoir-faire en matière de tissage traditionnel, un métier aussi millénaire connu sous l'appellation "Azetta". Ces vieilles femmes qui voudraient bien transmettre le flambeau aux jeunes générations, déplorent que cette activité artisanale qui fait partie également du patrimoine culturel berbère, soit en voie de disparition. Enfin, il faut noter que le programme de cette manifestation culturelle comprend aussi une randonnée pédestre en haute montagne d'Ouzellaguen, où on a cueilli les racines de cette plante médicinale, des représentations théâtrales, des récitals poétiques, un spectacle dédié à la chorale... K. Ouhnia