L'octroi des autorisations de réalisation de nouveaux ports secs a été gelé afin de mettre de l'ordre dans cette activité qui connaît des dérives au détriment de l'économie nationale et au bénéfice de compagnies maritimes étrangères, a affirmé hier un responsable au ministère des Transports. «Lors de la dernière réunion du Conseil des participations de l'Etat (CPE), le Premier ministre a donné instruction de geler tout octroi de nouvelle autorisation d'ouverture de ports secs», a souligné le directeur de la marine marchande et des ports auprès du ministère des Transports, Mohamed Ibn Boushaki, sur les ondes de la Radio nationale. La recommandation de 2009 qui avait permis aux autorités portuaires d'ouvrir ce type de ports a connu des «dérives», a admis M. Ibn Boushaki, qui est également président du groupe des services portuaires. «On a permis la multiplication de ces ports secs et on a même été au-delà. On s'est retrouvé avec des ports secs un peu partout dans le pays», a-t-il relevé. Plus grave, les tarifs pratiqués par les compagnies maritimes étrangères au niveau des ports secs sont «prohibitifs», a encore constaté le même responsable, en précisant que ces coûts représentent le quadruple de ceux appliqués dans les enceintes maritimes : «Cette situation a fait que nos ports sont en train de perdre énormément», causant un manque à gagner qui serait estimé à 2 milliards de dollars par an. «A ce niveau, il faut agir par des actions et par des mesures pour harmoniser les tarifs pratiqués et éviter ces dérapages qui coûtent cher au Trésor public», a-t-il insisté. A ce propos, de nouvelles mesures font l'objet d'un texte réglementaire en cours d'élaboration avec les services des Douanes et ceux du commerce, qui consiste à réviser les tarifs pratiqués par les entreprises maritimes étrangères activant dans ces ports secs. Selon M. Ibn Boushaki, ce nouveau texte, qui doit être finalisé dans les tout prochains jours, stipule aussi que la réalisation de grandes zones logistiques sera confiée exclusivement aux entreprises portuaires publiques. «L'investissement dans cette activité sera réservé uniquement aux ports publics», a-t-il avancé. M. Ibn Boushaki a fait savoir, dans ce cadre, que le port de Béjaïa ouvrira incessamment une grande plateforme logistique, un investissement de près de 4,5 milliards de dinars. Autre mesure annoncée par le même responsable : l'interdiction du transfert systématique des conteneurs vers les ports secs sans l'avis de l'entreprise portuaire concernée, et ce, afin de rationaliser les coûts.