Les femmes sont confrontées au sous-emploi. Elles sont discriminées à l'embauche. Autre constat : peu de femmes s'engagent dans des micro-entreprises. Les projets financés par l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) au profit des promotrices ne représentent que 10% de l'ensemble des projets de cet organisme, selon un bilan arrêté au 31 décembre 2015, repris par l'APS. Sur un total de 356 718 projets lancés dans la cadre de l'Ansej, 35 639 seulement ont été élaborés par des femmes, contribuant à la création de 96.546 emplois dans tous les secteurs d'activité. Le rapport précise que le taux de projets financés au profit cette catégorie a connu une «importante progression» passant d'une moyenne de 8% durant la période 2010-2014 à 11% au cours de l'année 2015. Ces chiffres font ressortir que les secteurs des services (46,83%), de l'artisanat (20,21%), des professions libérales (10,81%), de l'industrie (8,88%) et de l'agriculture (6,43%) représentent 93% du financement de l'ensemble des projets. Le bilan précise en outre que 92% des projets ont bénéficié d'un financement triangulaire (apport financier personnel de la promotrice, aide de l'Ansej et financement de la banque). S'agissant du niveau d'instruction, le rapport fait ressortir que le taux des promotrices universitaires est de 25,74%, alors que celles issues de la formation professionnelle représentent 23,86%. Concernant les statistiques de janvier 2016, le rapport de l'Ansej souligne que sur 1782 projets, 216 ont été attribués à des promotrices (12%). Le secteur des services arrive toujours en tête avec 80 projets (37,04%), suivi par l'industrie avec 56 projets (25,93%) et les professions libérales avec 42 projets (19,44%). Chômage féminin Les rapports rendus publics par les organismes publics confirment que la parité dont se gargarisent les autorités n'est qu'un vœu pieux. Dans son enquête «Activité, emploi et chômage en septembre 2015», l'Office national des statistiques (ONS) indique que le chômage touche plus durement les femmes, tous critères confondus, avec un taux global de 16,6%, alors qu'il est de 9,9% chez les hommes. Les statistiques font ressortir que les femmes ne sont pas nombreuses sur le marché du travail : elles ne constituent que 19,4% de la population active, soit 2 317 000 Algériennes sur un total de 11 932 000. S'agissant des diplômées chômeuses, leur nombre a sensiblement baissé à 14,1% en septembre dernier contre 16,4% en 2014. S'agissant de la répartition selon le lieu de résidence, le taux de chômage est estimé à 11,9% en milieu urbain — à raison de 10,7% chez les hommes contre 15,9% chez les femmes — et de 9,7% en milieu rural : 8,3% chez les hommes contre 18,8% pour les femmes. La nouvelle Constitution promulguée hier insiste, dans son article 31 ter sur la promotion par l'Etat œuvre de la parité entre homme et femme sur le marché de l'emploi. Il y est indiqué que «l'Etat encourage la promotion de la femme aux responsabilités dans les institutions et administrations publiques ainsi qu'au niveau des entreprises». De telles intentions, même inscrites dans le marbre de la Loi fondamentale du pays, sont-elles suffisantes ?