Des objectifs de capitalisation estimés à 10 milliards de dollars pour les cinq ans à venir. Yazid Benmouhoub, directeur général de la Bourse d'Alger, table sur des perspectives de capitalisation équivalant à 1 milliard de dollars dès la fin 2016, grâce à la prochaine introduction en Bourse de Biopharm et de la cimenterie de Aïn El Kebira via une opération publique de vente (OPV). Par ailleurs, la Société de gestion de la Bourse des valeurs mobilières (SGBV) pourrait atteindre plus tôt que prévu, selon son directeur général, ses objectifs de capitalisation estimés à 10 milliards de dollars dans les cinq ans à venir. Un objectif qui pourrait être réalisé dans un délai de trois ans grâce à l'introduction en Bourse d'entreprises publiques, actuellement en cours d'évaluation, et dont deux pourraient obtenir le visa de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) dans les tout prochains mois. M. Benmouhoub ne précise pas quelles sont ces deux entreprises arguant que les deux entités concernées ne souhaitent pas encore rendre publique leur prochaine adhésion à la Bourse d'Alger. La conjoncture économique marquée par la baisse des revenus pétroliers du pays semble sourire paradoxalement à la Bourse d'Alger qui, après une longue période d'hibernation, se prépare à jouer un rôle plus dynamique dans la sphère économique et financière du pays, à en juger le plan d'action déroulé hier par M. Benmouhoub lors de son passage au forum d'El Moudjahid. Le directeur général de la Bourse d'Alger se réjouit également de la perspective du grand emprunt obligataire national, annoncé par les pouvoirs publics, et y voit les prémices d'une large adhésion qui permettra de drainer l'épargne, en vue notamment de «financer les grands projets lancés» par les pouvoirs publics. Yazid Benmouhoub souligne qu'il n'a pas encore tous les détails sur l'opération annoncée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, mais estime d'ores et déjà que si l'emprunt est coté en Bourse — ce qui est très probable s'agissant d'un emprunt ouvert au large public —, il sera couronné de succès au vu de l'exonération d'impôt sur les dividendes calculés sur le taux de 5% annoncé par les pouvoirs publics. «Un taux qui est en soi très avantageux par rapport au taux de 2,75% offert au maximum par les banques» , ajoute-t-il. S'agissant de l'effet que pourrait avoir le lancement de l'emprunt obligataire national sur la sphère informelle, le directeur général de la Bourse d'Alger estime que «l'objectif des pouvoirs publics est plus général et ne cible pas particulièrement cette catégorie, expliquant qu'il pourrait en outre avoir un impact sur les récalcitrants». M. Benmouhoub a, par ailleurs, souligné qu'au lieu du recours à l'endettement extérieur proposé par Sonelgaz et Sonatrach «qui présente quelques risques, l'ouverture de la Bourse d'Alger aux fonds souverains étrangers pourrait être une alternative intéressante, car elle permettrait une disponibilité de liquidités importantes en n'ayant aucun des impacts négatifs que peut avoir le recours à l'endettement extérieur».