Le Centre des arts et des expositions de Tlemcen accueille, du 7 au 10 mars, le Salon national de l'huile d'olive et des activités connexes. Cet important événement, le premier du genre à Tlemcen, consacré aux oliveraies et à l'huile d'olive, organisé par Sioliva, rassemble une quarantaine d'exposants nationaux venus de l'ensemble du territoire national. Le Salon a vu également l'exposition d'engins agricoles. Parallèlement au Salon commercial, se tiennent une série de conférences dirigées par l'Institut technique de l'arboriculture fruitière (ITAF) et qui traitent des moyens de protection et de développement de la filière. A travers les entretiens que nous ont accordés certains producteurs de plants, nous avons relevé une polémique au sujet de la culture de l'olivier en hyper intensif par la plantation de l'espèce espagnole, l'Arbequina. Selon les producteurs partisans de cette variété, «l'Arbequina rentre en production rapidement, sa densité peut atteindre plus de 1800 plants /ha, c'est aussi un arbre rustique qui résiste au froid et à la sécheresse et ses fruits sont utilisés essentiellement pour la production d'une huile de bonne qualité». En revanche les producteurs de plants locaux se montrent septiques quant à la rentabilité de ce système en hyper intensif en prétextant la courte durée de vie du projet qui n'atteint pas 18 ans. M. Abahri, propriétaire d'un complexe de greffage de l'olivier à Blida, plaide pour le développement des variétés autochtones. Pour ce producteur de plants, «le système en hyperintensif dont on ne cesse de vanter la rentabilité a été adopté avant nous par nos voisins marocains et tunisiens et a été abandonné car il n'est pas aussi rentable que cela puisse paraitre». «En Algérie, nous avons quelque 70 variétés de plants de bonne qualité. Le «Ferkani» par exemple, cet olivier originaire de Tebessa et dont la réputation a dépassé les frontières produit 30 à 36 litres d'huile par quintal», argumente ce producteur. Et de préciser : «Dans mon complexe, nous avons développé 34 variétés en bouturage herbacé qui suivent normalement leurs cours et nous projetons de développer toutes les variétés locales qui sont de très bonne qualité». A Tlemcen, les vergers occupent une superficie de 15 000 hectares avec quelque 2 millions d'oliviers. Les variétés dominantes sont Chemlal à Beni Snous et Sigoise à Sebdou, deux régions réputées pour la qualité de leur huile d'olive.