Lâchant bride à leur colère, les employés de l'Entreprise publique de matériaux de construction (EPMC) à Tamanrasset ont investi la rue, mardi dernier, pour réclamer leurs salaires. Peu après 9h, des centaines de travailleurs mécontents se sont rassemblés devant le nouveau siège en chantier pour exprimer leur ras-le bol et s'insurger contre «les promesses non tenues» de l'administration. «Nos salaires n'ont pas été versés depuis plus de trois mois. Nul besoin de décrire la situation des employés contraints de payer de lourdes ardoises laissées chez les épiciers et des crédits contractés pour subvenir aux besoins de leurs familles», s'indigne un employé, qui en appelle au premier magistrat de la wilaya pour venir à bout de ce problème, exacerbé par «l'absence de dialogue». Quelque 1100 employés vivant le même calvaire sont affectés par la crise financière que vit l'Entreprise, indique-t-on. Joint par téléphone, le directeur de l'EPMC, Benyeken Farid, dément formellement les allégations des employés grévistes et précise que l'administration a été toujours ouverte au dialogue, afin de parvenir à des solutions en mesure de satisfaire les deux parties qui se sont entendues pour le versement d'avances sur salaire en attendant le dénouement de la crise. «Une chose est sûre, c'est que la situation des travailleurs sera définitivement résolue avant le 31 mars, soit avec l'ouverture des visas au niveau du Trésor public», a-t-il assuré en faisant savoir au passage que ce mouvement de grève a touché uniquement le chantier lancé à la sortie sud de la ville de Tamanrasset, puisque «les autres unités relevant de l'entreprise sont en service».