A l'abandon depuis juillet 2013, le projet de réalisation des travaux de protection du port de pêche de Boudis et du rivage est de la commune de Jijel contre l'ensablement devrait être relancé, en reprenant soit la réalisation du premier épi prévu initialement, ou aller vers l'installation de géo-tubes. Le projet inscrit en 2008 et lancé en mars 2010, pour un budget de 488,50 millions de dinars, a connu, jusqu'à son arrêt en 2013, un taux d'avancement de 35%, alors que le délai d'exécution a expiré en août 2012. L'entreprise Sotramest, en charge des travaux, a abandonné le chantier, alors que le projet décrié à l'époque à cause de l'épi n°1, qui se trouve au milieu de la plage Kotama, n'a pas été réalisé comme prévu initialement dans le planning des travaux. La décision était venue de l'ex-wali, qui demandait de revoir la conception de cet ouvrage. Sollicité pour une expertise, le Laboratoire des études maritimes (LEM) a conclu qu'on ne peut endiguer l'ensablement sans la réalisation de l'épi n°1. En souffrance, le chantier est abandonné pour des raisons internes et d'autres externes à l'entreprise, qui devait réaliser deux épis et un brise-lame. Lors de sa visite le 23 février dernier à Jijel, le ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, avait préconisé d'étudier aussi la possibilité de changer de conception, en installant notamment des géotubes, qui ont l'avantage d'être dans la mer et invisibles. Le ministre disait comprendre les réticences de la population quant à la préservation de la plage. Sollicité par le ministre, le PDG du LEM, Mohamed Boudouma, affirmera que dans le planning des travaux «on devait commencer par le premier épi pour piéger le sable et soulager le port», alors que sur le terrain «on a débuté avec le deuxième épi», ce qui a provoqué une accélération de l'ensablement. Il ajoutera que son bureau d'études «a essayé de voir les solutions», avant de conclure qu'il faut «soit réaliser l'épi n°1, ajoutant «qu'on peut déplacer son axe pour préserver une bonne partie de la plage, soit accepter le principe du dragage tous les cinq ans». Le PDG de l'entreprise portuaire de Djendjen, Abderezak Sellami, a indiqué que l'aménagement d'une esplanade sur l'épi pour servir de promenade avec des commerces pourrait le rendre attractif et affirmer être prêt à financer jusqu'à hauteur de 90 millions de dinars les travaux de dragage d'urgence, pour ne pas avoir les pêcheurs du port sur le dos. Le ministre conclura qu'il faut voir s'il y a lieu de faire l'épi maquillé en promenade ou aller vers les géotubes.