Après les fortes précipitations qui se sont abattues sur plusieurs wilayas du pays, le remplissage des barrages est actuellement estimé à 70,30%. Ce taux, annoncé par Terra Messaoud, directeur de l'alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, est appelé à augmenter pour atteindre dans les prochains jours les 72% dans les 65 barrages en exploitation. «Ces dernières intempéries sont d'un grand apport pour les ressources hydriques du pays. Elles nous permettront d'affronter la saison estivale dans la tranquillité. En plus de cette hausse considérable de l'eau emmagasinée dans les barrages, les oueds sont en crue», déclare-t-il. Dans un bilan arrêté samedi, le barrage de Taksebt (wilaya de Tizi Ouzou) a assisté à une hausse sensible de son remplissage, passant de 45% à 50,28% de sa capacité de stockage en 48 heures seulement. Un taux qui va certainement connaître une hausse considérable avec la fonte des neiges. Ce qui permettra de combler les besoins en eau potable de la wilaya de Tizi Ouzou et d'une partie des wilayas de Boumerdès et d'Alger. Pour les wilayas de l'Est, la pluviométrie généreuse de ces derniers jours a permis de faire le même constat au barrage de Koudiet Medouar dans la wilaya de Batna. Le volume d'eau emmagasinée y a augmenté de manière sensible. Il est passé de 23 millions à 27 millions de mètres cubes. Alimenté essentiellement par les eaux des pluies et le transfert quotidien de 40 000 m3 provenant du barrage géant de Beni Haroun, dans la wilaya de Mila, il permettra de répondre aux besoins de plusieurs communes des wilayas de Batna et de Khenchela. Pour rappel, un projet de transfert de 600 millions de mètres cubes vers 19 wilayas du sud-ouest, du centre et de l'est du pays est en cours. Quelque 100 000 m3/jour seront mobilisés au cours des diverses phases d'avancement des travaux de ce projet de très grande importance pour les habitants de ces wilayas, ainsi que pour les secteurs de l'industrie, de l'agriculture et de l'élevage. Toujours est-il que malgré l'importance des précipitations constatées ces derniers jours et le volume considérable d'eau emmagasinée dans les barrages permettant de sauver la saison agricole et le pays de sécheresse, l'Algérie n'est pas à l'abri du stress hydrique. Les principales raisons de ce constat restent la situation géographique du pays en zone semi-aride à aride ainsi que la nature des barrages qui ne peuvent résister à deux années consécutives de sécheresse.