Le bilan de la lutte antiterroriste à nos frontières ne cesse de s'alourdir. De janvier à ce jour, 89 kalachnikovs, 11 pistolets automatiques et 3 pistolets-mitrailleurs ont été récupérés. En 2015, 307 armes, dont des fusils FMK, 30 fusils à pompe et semi-automatiques ainsi que 1279 engins explosifs ont été également saisis, tandis que 157 terroristes ont été neutralisés. La plus importante quantité d'armement a été récupérée dans les régions sud-est du pays, non loin de la zone frontalière avec la Libye. Cela démontre la gravissime situation à laquelle sont confrontées les unités de l'Anp et qui inquiète les Algériens. Du 1er janvier à ce jour, 89 fusils de type kalachnikov 6 systèmes de missiles antiaériens Stinger, 78 grenades, 58 bombes artisanales, 11 pistolets automatiques et 3 fusils-mitrailleurs type FMPK ont été récupérés par les forces de sécurité. Les régions situées sur la bande est de la frontière sont les plus concernées par ces prises, devenues une source majeure de préoccupation aussi bien pour les autorités que pour les Algériens. En effet, si l'on prend en compte les bilans de l'activité des forces de sécurité, l'on se rend compte que les wilayas limitrophes de la Libye, du Niger et du Mali, sont celles où les quantités d'armes sont les plus importantes, alors qu'au nord du pays, ce sont plutôt les casemates, dans la plupart des cas vides, qui sont découvertes ; en moins de trois mois, les forces de l'ANP en ont détruit 132. Durant la même période, le bilan fait état de 12 roquettes, 17 propulseurs pour RPG 7 et 36 fusils de chasse. Durant l'année 2015, les mêmes services ont récupéré 307 pièces d'armement de guerre dont 113 fusils FMPK, 16 pistolets automatiques, 13 fusils semi-automatiques, 17 fusils à pompe, ainsi que 8 roquettes RPG, 3 missiles antichars, 1279 engins explosifs, entre autres, 218 grenades et 174 bombes. Selon nos sources, ce bilan comporte aussi la neutralisation de 157 terroristes, dont 10 sont des émirs qui avaient rejoint les maquis au début des années 1990. Si les casemates et les caches sont, en général, découvertes dans le Nord, l'armement lourd est récupéré dans la majorité des cas non loin de la frontière est, souvent sur la bande frontalière avec la Libye, le Niger et le Mali, dissimulé dans des caches improvisées difficiles à repérer, permettant ainsi aux terroristes de se déplacer sans éveiller les soupçons avant de passer à l'action. Au-delà des efforts des unités de l'ANP sur le terrain pour faire face à un défi majeur, celui de la sécurité des frontières, leurs bilans de leurs activités montrent malheureusement la pression importante exercées par les groupes terroristes, pour s'approvisionner en arsenal de plus en plus puissant, et ce, malgré les coups qui leur sont assénés. Il est utopique de croire que le dispositif militaire mis en place pour assurer la sécurité des frontières, notamment avec la Libye, soit totalement hermétique. Tous les experts s'accordent à dire que la tolérance zéro n'existe nulle part dans le monde et que le nombre des armes récupérées en cache mal un autre, celui de l'arsenal détenu par les terroristes. Si ces derniers ont pu acquérir des systèmes de missiles antiaériens Stinger, c'est qu'ils ont pu se doter de ce type d'armes américaines, dont un important stock avait disparu dans la nature en Libye dès la chute du régime El Gueddafi, à la suite de l'intervention militaire de l'OTAN, sous la direction de la France de Sarkozy. Plus que jamais, aujourd'hui, l'armée algérienne, est sommée, malgré elle, de faire le gendarme dans une région laminée par des conflits armés et transformée en une grande armurerie à ciel ouvert. Le danger d'une attaque similaire à celle de Tiguentourine, en janvier 2013, n'est jamais écarté, et ce, quels que soient les efforts des unités de l'ANP sur le terrain. L'heure n'est plus à la cascade de bilans des téléphones portables, de denrées alimentaires et de motos récupérés mais plutôt à cette menace d'armement capable de détruire un avion civil en plein vol et aux quantités énormes d'explosifs, dont des ceintures prêtes à l'emploi, détenues par les terroristes. La situation à nos frontières est devenue aussi complexe qu'inquiétante en raison du brasier libyen où s'affrontent les frères ennemis avec des armes aiguisées par les monarchies du Golfe, à leur tête l'Arabie Saoudite.