Comment évaluez-vous l'opération de démolition des constructions illicites et quelles sont les contraintes rencontrées sur le terrain par la commission que vous présidez ? Notre intervention reste insuffisante, vu l'ampleur du phénomène. Sans la participation concrète des organismes gestionnaires, l'opération risque de ne pas aboutir aux résultats espérés. Le plateau de Sidi Bouderhem, qui est défiguré par de nombreuses constructions illicites, est, semble-t-il, le gros morceau auquel l'APC doit s'attaquer. Quand et comment allez-vous le faire ? Effectivement, le plateau de Sidi Bouderhem aurait pu constituer l'extension naturelle de la ville, la topographie ressemble un peu au site de l'ancienne ville. Malheureusement, on a préféré délocaliser cette extension et l'urbanisation d'un site marécageux et inondable qui est Sidi Ali Levhar, à l'est de la ville. Sur le site de Sidi Bouderhem, nous organisons des sorties deux à trois fois par semaine dans le cadre de la commission de préservation du plateau. L'objectif est de marquer notre présence, évaluer le rythme des extensions et verbaliser ceux qui continuent à dilapider les biens de l'Etat qui sont destinataires des PV et des arrêtés de démolition. Quelles sont les recommandations que la commission a formulées pour rendre plus efficace cette opération et s'assurer de la coordination des différents organismes concernés ? D'abord, mettre en place un dispositif de contrôle par le service des forêts, occuper et affecter des programmes de construction de logements, par exemple sur les 200 ha restants pour la réalisation de la nouvelle ville en urgence, notamment au niveau du plateau de Sidi Bouderhem. Nous avons également proposé la viabilisation et l'inscription des projets à utilité publique sur les assiettes récupérées et affecter les poches de terrain non construites à l'APC pour nous permettre de réaliser des équipements de proximité et diminuer ce sentiment de marginalisation qui est né chez les habitants des quartiers. Il faut aussi définir les limites administratives entre les deux communes d'Oued Ghir et de Béjaïa qui posent actuellement problème et multiplier les opérations d'évaluation avec la participation de tous les organismes concernés. Sur 48 POS, deux ou trois seulement ont été finalisés. Ne pensez-vous pas que le retard dans l'exécution des études pour les outils de l'urbanisme, qui sont également des outils juridiques pour la gestion des espaces, rend la tâche de la commission plus compliquée ? Absolument, depuis plusieurs années, je n'ai cessé de tirer la sonnette d'alarme concernant l'intérêt de lancer et d'approuver les plans d'occupation des sols. Je reste convaincu que seuls les instruments d'urbanisme peuvent nous permettre de faire face à cette situation dangereuse, car ces derniers constituent les instruments juridiques opposables au tiers et en même temps des outils de gestion de la croissance urbaine.