L'opération de démolition des constructions et extensions anarchiques lancée en fin de semaine par la commune de Sidi Chahmi, se poursuit et ce, à partir de la localité de Sidi Maârouf. En effet, renforcé par les éléments de la brigade de gendarmerie, le maire de Sidi Chahmi, en l'occurrence, M. Kacha a procédé, hier, en début de matinée, à la destruction de dizaines de constructions érigées anarchiquement. Selon ce responsable, il ressort que ces habitations ont été détruites depuis un moment et pour certaines, reconstruites aussitôt. Celles-ci, précise-t-on, ont été érigées sans permis de construction ou en violation du plan de construction initial et des règles d'urbanisme. Les travaux de démolition sont exécutés sous la direction d'une commission composée de la force publique et service d'urbanisme, de la dite APC, de la daïra et du contentieux de la municipalité. L'opération, souligne-t-on, est ordonnée par un arrêté de l'autorité administrative, suite au constat et après la mise en demeure adressée aux squatteurs. «L'opération devait se poursuivre jusqu'à l'éradication de ce point noir dans cette localité. Il conviendra de signaler, que le phénomène des constructions illicites au chef-lieu de wilaya, a tendance à prendre des proportions inquiétantes. Outre les agressions répétées au cadre urbanistique, certains auto- constructeurs, n'hésitent pas à s'accaparer les espaces mitoyens, les passages réservés aux piétons et même les chemins pour véhicules. En toute évidence, cet épiphénomène est une priorité à Oran. Les constructions illicites ne cessent, elles aussi, de prendre de l'ampleur dans toutes les villes de la wilaya d'Oran et particulièrement à la limite du périmètre urbain de la ville. Les concentrations les plus importantes se situent dans la zone d'El Hassi, Coca, Pont Albin, Chtaïbo, cité Amal et surtout Sidi Chahmi, sans oublier le hameau du stade Habib Bouâkeul et enfin, à proximité du cimetière de Aïn Beïda où la construction illicite est favorisée par le raccordement de l'énergie électrique par Sonelgaz. Le phénomène des constructions illicites est devenu aussi un business. Les habitations de fortune sont vendues et revendues, d'autres en location, une vraie mafia s'est érigée qui gangrène la vie sociale et défigure le paysage à Oran, face à des autorités impuissantes, devant ce phénomène, qui a, même impliqué des élus locaux, dont certains ont favorisé l'illicite pour gagner des voix lors des élections. Approchés, un groupe de citoyens a déclaré, que les vrais coupables de cet illicite qui a clochardisé Oran, sont les responsables locaux. Le premier noyau de cette concentration d'habitat illicite est apparu sournoisement à Oran, en s'étendant peu à peu sur les terres forestières, comme c'est le cas à Canastel et El Hassi (Coca) et enfin sur les terres agricoles publiques avoisinantes. Le choix de ce site reculé et caché, s'explique, d'abord par le souci d'échapper à tout contrôle administratif, et aussi, celui de conserver partiellement le mode de vie rural. La majeure partie des occupants des constructions illicites, est venue d'autres wilayas, certains ont même donné en location leurs terres agricoles et leurs maisons, pour rejoindre la grande ville, acquérir un véhicule pour s'adonner au transport clandestin.