Ces trois dernières années, la municipalité de Béjaïa a entrepris plusieurs opérations du genre dans les quatre coins de la commune. Les autorités de la commune de Béjaïa ont procédé hier matin à la démolition de pas moins de quatre clôtures d'habitations empiétant sur la voie publique, au niveau du quartier Dar Nacer surplombant la ville de Béjaïa. Des propriétaires d'habitations, ayant certes construit leurs demeures légalement, ont empiété sur la voie publique en réalisant la clôture de la maison. Un dépassement que l' APC de Béjaïa a jugé utile d'éliminer, donnant ainsi un exemple à même de freiner d'autres appétits. L'opération est appelée à se poursuivre dans les prochains jours, indique l'édile communal qui a supervisé l'opération en présence des services de l'urbanisme de la commune et des services de sécurité. Ces trois dernières années, la municipalité de Béjaïa a entrepris plusieurs opérations du genre dans les quatre coins de la commune où des constructions illicites poussent comme des champignons. Cette opération, rendue nécessaire par l'urgence de protéger et sauvegarder le peu du foncier qui reste à la ville, a débuté sur la côte-ouest de la commune de Béjaïa, plus exactement à Saket, par la démolition de plus de 25 constructions illicites. Ces clôtures et ces habitations ont été érigées dans l'illégalité totale, en empiétant aussi bien sur la voie publique que sur le domaine maritime. L'opération menée conjointement avec la Gendarmerie nationale, les services de police et la police de l'urbanisme, a eu un écho favorable auprès des populations et des autorités tant de wilaya que gouvernementales. Sur la côte-ouest Boulimat, Aâch el bez et Saket, ce mode de construction est omniprésent, défigurant cette belle côte paradisiaque cependant les efforts de la commune restent insuffisant par rapport à l'ampleur de la situation; «il faut toute une armée pour détruire tout cela», ironise un amoureux de cette région paradisiaque. Aux Aiguades, à quelques encablures de la ville de Béjaïa, des personnes s'installent dans des tentes qu'ils transforment rapidement en dur. Si les démolitions sur les plages sont suspendues pour l'instant, afin de ne pas perturber la quiètude des estivants, d'autres sites sont programmés pour une opération analogue, à l'exemple de Sidi Bouderhem où des terrains relevant du domaine public sont vendus sur simple papier timbré par des personnes qui en tirent bien des profits chez des acquéreurs qui ne se soucient guerre de l'illégalité de la transaction, pour ensuite construire illicitement et sans permis de construire. Quelques mois après, ils viendront exiger de l'APC leur régularisation, en s'appuyant sur la loi relative à l'achèvement et la régularisation des constructions inachevées. Depuis quelques années, le défrichement des maquis prend une cadence plus accélérée. On opère essentiellement les week-ends et de nuit. Le village de Tizi est un des sites de la ville de Béjaïa construit anarchiquement. Il est à lui seul la tare de la ville. Son urbanisation anarchique rend impossible la réalisation de nouveaux projets et l'amélioration des réseaux d'assainissement et d'eau potable. Les constructions illicites restent la réalité amère de la ville de Béjaïa et sa côte-ouest et rien ne semble pouvoir freiner ce fléau destructeur des paysages et des sites naturels.