«Il y avait un deuxième homme lors de l'attaque kamikaze du métro», a annoncé le journal français Le Monde. Si au départ, le procureur belge avait indiqué que Khalid El Bakraoui, le frère d'Ibrahim —qui s'est fait exploser à l'aéroport— avait été identifié comme comme l'auteur de l'attentat dans le métro à la station Maelbeek, il semblerait qu'un second suspect soit impliqué. En effet, cette information a rapidement été confirmée par des sources policières. La police belge recherchait hier un deuxième suspect en lien avec l'attentat-suicide du métro de Bruxelles. Sur les images des caméras de vidéosurveillance, un homme a été vu avec un gros sac à côté du kamikaze Khalid El Bakraoui, avec lequel il parle, mais qui ne monte pas avec lui dans la rame, a précisé une source proche du dossier. De son côté, Claude Moniquet, expert en contreterrorisme, a affirmé : «C'est filmé par les caméras de surveillance du métro. Il était porteur d'un sac volumineux. On l'imagine contenir un engin explosif. Mais on ignore s'il a simplement déposé son engin dans une rame de métro avant de ressortir de la station, ou s'il a été tué dans l'explosion. Il faudrait plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour le savoir, parce que l'identification des corps dans ces circonstances-là, dans un milieu aussi confiné qu'une rame de métro, c'est délicat.» Portrait-robot Si l'identité du suspect recherché est inconnue pour l'instant, le site Dh.be a dévoilé son portrait-robot. Il s'agirait de l'homme filmé par les caméras de surveillance de la STIB. Mardi dernier, la Belgique était le théâtre de deux attentats effroyables dont les cibles étaient l'aéroport de Zaventem et le métro de la ville. La première explosion a eu lieu à l'aéroport à 7h58 dans le hall des départs, au niveau de la rangée 11 ; une deuxième explosion a eu lieu quelques secondes plus tard à hauteur de la rangée 2. Un bilan officiel a fait état de onze morts et d'une centaine de blessés. L'explosion du métro a eu lieu, quant à elle, dans la station Maelbeek, en direction d'Arts-Lois. Elle s'est produite dans la deuxième des trois rames du métro, alors que celle-ci était toujours dans la station. Le bilan des deux attaques est de 31 morts et 270 blessés, mais pourrait «malheureusement évoluer», selon le procureur. «Le caractère imminent de la menace est réel. Des individus associés aux attentats de mardi sont encore dans notre pays et n'ont pas encore été interpellés», a précisé le parquet belge. Suite à ces deux attentats, le niveau d'alerte de niveau 4, le plus élevé en Belgique, a été déclaré et est maintenu jusqu'à présent. Suite aux deux attentats terroristes, Jan Jambon, ministre de l'Intérieur et Koen Geens, le ministre de la Justice, ont présenté leur démission hier matin. Elles ont cependant été refusées par le Premier ministre, Charles Michel. Turquie Ces démissions interviennent alors que plusieurs erreurs présumées dans la lutte contre le terrorisme viennent d'être pointées du doigt, notamment par la Turquie. En effet, le président Recep Tayyip Erdogan a exprimé son incompréhension de la stratégie belge. Ce dernier a indiqué qu'Ibrahim El Bakraoui avait été signalé comme «terroriste» aux autorités belges. Le ministre belge de la Justice, Koen Geens, a réfuté la version turque : «A ce moment-là, il n'était pas connu chez nous pour terrorisme», s'est-il défendu. Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a aussi évoqué une «forme de naïveté» belge face à la radicalisation islamiste et au communautarisme dans certains quartiers. De son côté, Hillary Clinton, ex-secrétaire d'Etat américaine et candidate à la Maison-Blanche, a vivement critiqué les pays membres de l'Union européenne pour leur désorganisation et leur manque d'efficacité face aux menaces djihadistes. «L'Amérique a besoin que les services de renseignement européens travaillent main dans la main avec les nôtres, y compris là où ils ont plus d'accès et d'expertise, comme en Afrique du Nord», a déclaré Hillary Clinton, ajoutant : «Nous avons besoin que les banques européennes cessent de financer le terrorisme.» Par ailleurs, trois des auteurs des attentats de Bruxelles ont des liens plus ou moins directs avec les attaques du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris : Ibrahim et Khalid El Bakraoui auraient ainsi loué une planque à Charleroi, dans le sud, où ont séjourné un des logisticiens et organisateurs des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, et l'un des assaillants du commando des terrasses, Chakib Akrouh, juste avant leur départ pour la France. n