Quelque 4000 personnes, réparties à travers 32 wilayas du pays, furent ainsi soumises au questionnaire, durant la période de juin et juillet, laquelle coïncide avec la fin de la grille de 2006. Tout en ne manquant pas de lancer des piques acerbes à ceux qui trouveront légers les résultats du sondage commandé par l'ENTV, Abassa dira que quelque 32 chaînes sont regardées plus au moins régulièrement par des communautés virtuelles d'audience. Les chaînes recueillant le plus grand suffrage des mordus du petit écran restent, à l'en croire les chaînes algériennes, talonnées de près par 27 chaînes francophones et 24 autres arabes. S'agissant de celles regardées le plus souvent, le sondage fait ressortir que 65%, soit 17 millions d'Algériens, regardent des programmes nationaux et étrangers. Ceux ne plébiscitant que les programmes nationaux représentent 25% des audiences alors que les téléspectateurs qui ne regardent que les programmes étrangers sont 8%, soit 2 millions d'individus. Cela fera dire au directeur que, à l'opposé des auditeurs français, les Algériens reluquent « indubitablement » vers les chaînes étrangères. Quelles en sont les raisons ? Peu loquace, Abassa avoue ignorer les habitudes télévisuelles des Algériens. Toutefois, il s'en est allé à des explications sur leurs habitudes culinaires et sexuelles. Evoquant les chaînes regardées le plus souvent, le directeur de l'institut dira que l'ENTV caracole en tête avec 83,2%, suivie d'El Djazira avec 46% et MBC avec 29%. La chaîne généraliste française TF1 s'arroge 24% des parts. Les téléspectateurs consacrent chaque jour à la télévision 2h46, dont 2h34 à l'ENTV, alors que pour les cinq principales chaînes étrangères, ils ne consacrent 32 minutes. Ceux qui regardent le plus les programmes de l'Unique sont les femmes, les personnes habitant dans les villes de l'est du pays et de l'ouest alors que celles se trouvant au centre et au sud arrivent en dernier lieu. Le temps de suivi, qui lui est consacré, est de 3h22. Toujours selon le sondage, les programmes des chaînes publiques satisfont 57% des Algériens tandis que le nombre de mécontents est de 38%. Ceux-là sont pour l'essentiel des hommes jeunes habitant les grandes villes. Corrélativement au résultat de l'enquête menée en 2004, le conférencier met au devant une perte d'audience concernant les débats, les tables rondes, les reportages et documentaires ainsi que les émissions sportives techniques et scientifiques ainsi que les séries humoristiques. Le sondage a mis en relief le fait que l'Algérien regarde en premier le journal télévisé (85%) et la météo (66%) alors que les autres programmes ne font guère l'unanimité. Abassa impute cette désaffection au fait que la société algérienne n'offre pas de débats contradictoires et que le sport national reste indigent. Durant le mois de Ramadhan dernier, comme à l'accoutumée, l'Algérien change promptement d'habitude, puisque plus de 25 millions furent fidélisés, chaque jour, par l'ENTV, selon Abassa. La chaîne qatarie d'information en continu El Djazira en cours d'audience peut, à l'en croire, être considérée comme la deuxième en Algérie. Toutefois, selon les temps quotidiens arrêtés à la regarder, soutient-il, ils sont inférieurs à ceux de MBC et TF1. La raison en est que les JT d'El Djazira occupent un espace horaire moindre. De plus, le directeur de Abassacom fait remarquer que les chaînes marocaines s'arrogent une grosse part dans le marché algérien. Le pays des alaouites arrose à lui seul l'Algérie avec plus de 120 heures de programmes satellitaires avec ses quatre chaînes satellitaires et ses deux autres de base. Des reproches furent émis lors de la conférence à laquelle a pris part le directeur général de l'ENTV. Lui fut ainsi reproché la sécheresse de ses résultats qui ne permettent pas une lecture plus poussée des chiffres ainsi que le peu de cas, fait au moins de 16 ans, toujours couru par les grandes télévisions.