Mme Younsi, directrice de l'Education Alger-Ouest, s'est enquise des conditions de déroulement de l'examen du baccalauréat dans la capitale en se rendant dans trois centres d'examens. Pour cette année, l'opération de suivi est mise sous la férule de cette ancienne inspectrice de la désormais défunte Académie d'Alger. Les directions du Centre et de l'Est s'en occuperont, à partir de l'année prochaine. La restructuration intervenue dans l'ossature de la direction n'ayant guère assaini les problèmes dont pâtit le secteur. « Elle empirerait davantage les problèmes déjà existants », attestent certaines voix dissidentes. 2 milliards de centimes ont été alloués par la wilaya d'Alger pour « le bon déroulement des examens du baccalauréat ». Quelque 46 485 candidats répartis sur 126 centres sont concernés par les examens du baccalauréat. Pas moins de 348 élèves venus des 11 écoles privées concourront également dans ces épreuves. S'y ajoutent les 55 candidats, dont 10 filles, se trouvant dans la maison d'arrêt d'El Harrach. Les résultats seront connus à partir du 3 juillet. La directrice a commencé son périple algérois par le collège Tahar El Djazaïri de Bourouba. Fini le bachotage, destination les centres d'examens. Des lycéens, des filles pour la plupart, représentant d'ailleurs, à en croire les chiffres fournis par Mme Younsi, quelque 60% de l'effectif global, couraient dans tous les sens. Une certaine fébrilité rendant quelque peu malaisés les préparatifs est perceptible. Le chef du centre ainsi que sa « smala » s'affairaient à accueillir le wali délégué de la circonscription d'El Harrach. La directrice n'a pas manqué de lancer des piques acerbes en direction des encadreurs toujours passibles. A moins d'un quart d'heure du début de la première épreuve, les élèves n'ont toujours pas rejoint leurs classes respectives. Pour la directrice, « ce n'est qu'après notre arrivée que les candidats ont rejoint leurs classes. Le protocole ne doit nullement passer avant l'examen ». Et de renchérir : « Seule l'efficacité doit primer », tance celle qui se dit avoir l'éducation « dans les tripes ». Le chef du centre, « décapuchonnant » le sachet contenant les feuilles des épreuves de langue arabe, est tout en sueurs. La réplique l'ayant assurément touché. « Je ne suis pas la seule concernée », se contentera de dire, avec une pointe de superbe dans la voix, l'adjointe du responsable du collège, accueillant 380 candidats libres. La deuxième halte, au technicum de Réghaïa, fera émousser la susceptibilité de la directrice. L'impression de la délégation l'accompagnant, composée des directeurs d'Alger Est et Centre, est tout autre. Le directeur du lycée s'en est pris avec les meilleurs égards. Onze heures tapantes. Chéraga. Lycée Abdelhak Benhamouda. Les lycéens, sourire en coin, diront pour certains que l'examen de la matinée était « abordable ». Les candidats toutes filières confondues passeront, au premier jour du bac, l'épreuve de la langue arabe et une autre étrangère dans l'après-midi. Taoufik El Hakim et El Ibrahimi étaient au menu. Par ailleurs, le responsable de la direction Alger-Est révélera que l'année prochaine verra la concrétisation du projet d'établissement. Dénigré par une partie des enseignants, celui-ci tient au fait que les responsables des écoles seront tenus par un contrat de performance. Ainsi, la « manne » de l'Etat sera offerte « en fonction des performances de chacun ». Avec l'entrée en vigueur de la réforme et étant donné que seuls les recalés passeront les examens du BEF, les classes de la première année secondaire seront « moins chargées », révèle-t-on. La direction de l'éducation, souligna Mme Younsi, a prévu de répartir les élèves en sous-groupes, « de telle manière à assurer un meilleur encadrement ». Prônant une réelle prise en charge du secteur, Mme Younsi soutiendra qu'on ne peut « sortir de l'ornière tant qu'un certain populisme a toujours droit au chapitre ».