L'Association des victimes et des parents de victimes du 5 Octobre 1988 (AVO 88) s'offusque du «retour triomphaliste» de Chakib Khelil. «27 ans après le vent de liberté qui a soufflé en Algérie, amenant plein d'espoir et ouvrant des horizons de démocratie et d'Etat de droit, n'est-ce pas une déconvenue que d'assister au retour triomphaliste de Chakib Khelil», s'est-elle interrogée dans une déclaration transmise à la presse. L'AVO88 considère que le retour, le 17 mars dernier, de l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, qui s'était auto-exilé aux Etats-Unis après les accusations de corruption dans l'affaire Sonatrach, «est une insulte à l'intelligence des Algériens et une provocation de trop» disant tout le mal que l'on pense de la justice «aux ordres du pouvoir». Pour l'AVO 88, «il ne subsiste plus d'espoir et il est vital pour l'Algérie que la rue s'exprime de nouveau pour amorcer le changement tant attendu». L'association laisse libre cours à son désespoir et à son exaspération ; elle appelle la classe politique et la société civile à s'engager dans l'action pacifique de rue pour espérer déloger un «pouvoir autiste et dictatorial qui a ruiné le pays de 1962 à ce jour». «Le silence sera considéré comme approbation et soumission et Chakib Khelil sera votre futur président, avec l'appui des Etats-Unis et de l'Occident» alerte-t-elle. «Que de morts vainement tombés par milliers sans que le système ne change d'un iota», regrette l'AVO 88.