L'association des parents des victimes du 5 octobre 1988 (AVO 88) de Béjaïa interpelle, dans une déclaration publique, pouvoirs publics et classe politique sur le message d'octobre qu'elle considère ignoré par les uns et par les autres. Elle écrit que «les partis politiques qui participent aux élections présidentielles 2014 et les partis qui boycottent ces élections ignorent le message d'octobre 1988». L'AVO qui constate que «la situation est grave sur la scène politique nationale», regrette «qu'un processus de réforme n'a pas été engagé pour résoudre les problèmes qui perdurent depuis 25 années de lutte pacifique (…) dont les exigences ont été ignorées». L'association s'exprime à l'occasion d'une lettre ouverte adressée particulièrement au Premier ministre pour lui rappeler aussi les revendications d'un statut pour les victimes d'octobre 88, de la reconnaissance officielle de la journée du 5 octobre, de la prise en charge des soins gratuits pour les victimes et la revalorisation des pensions qui leur sont attribuées, comme accidentés de travail, ainsi qu'à leurs ayant droit. «Des promesses ont été régulièrement données au plus haut niveau de l'Etat, un décret à cet effet aurait été signé le 05/07/2013» affirme l'AVO qui croit savoir que le dossier des victimes a été adressé aux services de la CNAS déplorant qu'au niveau local «aucune instruction» n'a suivi de la part de la direction de cette Caisse nationale. L'association réclame que soient levés les blocages, et n'omet pas de rappeler les propos de l'ancien ministre des Affaires étrangères qui a déclaré, dans le tumulte des printemps arabes, que «l'Algérie a fait sa révolution en octobre 1988» et qu'un processus de réforme est engagé. «Le régime actuel ignore cette exigence de changement» déplore l'AVO.