Cette ann�e, tout comme l�an dernier et celui d�avant, la comm�moration des �v�nements du 5 octobre 88 se fait timidement, sans conviction aucune, presque dans l�indiff�rence. Ne s�accrochent � cette date symbole pour la jeunesse alg�rienne, que ceux qui ont �t� marqu�s dans leur chair par cette �r�volution� dont il ne reste pas grand-chose aujourd�hui. Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) -C�est le cas de l�Association des victimes d�octobre 88 (AVO) qui a choisi de marquer cette journ�e en luttant contre l�oubli. �Nous avons d�cid� de la comm�morer dans le deuil, au lendemain de ce r�f�rendum pour la paix et la r�conciliation (�) C�est notre fa�on � nous de dire que rien ne peut se construire sans v�rit� et sans justice. Cela fait 17 ans que nous attendons qu�on esp�re voir identifier et juger ceux qui ont transform� des gamins en chair � canon (�) Ceux qui sont � l�origine de la mort de plus de 500 personnes (�)�, estime un membre de l�AVO 88 qui tient � rappeler que son association est rest�e fid�le � l�esprit d�octobre 88 en soutenant tous les combats de la soci�t� civile pour les libert�s, toutes les libert�s � commencer par la libert� d�expression. Ce � quoi ont aspir� ceux, qui, un matin d�octobre 88, ont investi la rue pour d�vaster, br�ler et saccager tout ce qui se trouvait sur leur chemin. Et ceux qui s�y sont accroch�s pour pr�tendre � la d�mocratie. Octobre 88, et le sacrifice de jeunes morts, mutil�s, handicap�s � vie et tortur�s sera alors �voqu�, comm�mor� par les partis politiques nouvellement agr��s ou sortis de la clandestinit�. Octobre 88 et le magnifique espoir qu�il a suscit� constituait la r�f�rence pour le combat pour la d�mocratie. �Tous en parlaient, c��tait devenu un fonds de commerce, m�me les islamistes et les organisations appendices de plusieurs partis s�y sont mis. Mais aucun, du moins � ma connaissance, n�a contest�, ne serait-ce que pour la forme, le fait que les victimes d�octobre soient consid�r�es comme des victimes d�un accident de travail alors qu�� l��poque la plupart d�entre nous ne d�passaient pas 13 ans (�)�, raconte une des victimes des ces �v�nements tragiques, qui insiste sur le fait que pour �les 500 morts, les 1000 bless�s et tous les tortur�s� aujourd�hui, mercredi 5 octobre 2005 est un jour de deuil pour son association. �Voil� � quoi a �t� r�duit notre combat.� En fait, il ne reste pas grand-chose de ce sursaut juv�nile, qualifi� alors de chahut de gamins et qui, entre 98 et 2002, suscitera bien des pol�miques entre des militaires et des hommes politiques alors en poste. Khaled Nezzar, Mohamed Betchine, Lakhal Ayat, Ghazi Hidouci, ou encore Aboud Hichem y sont all�s chacun de sa version �r�sumant� les �meutes d�octobre � un leurre, � une op�ration � un plan �Potemkine� � ex�cuter en deux parties �Rosier� et �Etna�. Octobre 88 ne serait donc que le r�sultat in�luctable de lutte de deux clans du pouvoir de �l��poque�. Peut-�tre, mais les �meutes qui se sont d�clar�es � travers tout le pays, ces quatre derni�res ann�es, n��pargnant aucune r�gion y compris le Sud, trouvent leur origine dans la mis�re, le ch�mage, la malvie et les restrictions des libert�s. Les m�mes raisons qui, il y a 17 ans, ont fait sortir des milliers de jeunes dans les rues de la capitale.