À l'occasion de la commémoration du 24e anniversaire du soulèvement populaire du 5 Octobre 1988, l'Association des victimes des mêmes évènements à Béjaïa, dénommée AVO 88, a tenu à célébrer, comme chaque année, cette date symbolique qui fut un moment charnière dans l'histoire de l'Algérie indépendante. Dès lors que la révolte d'alors aura finalement sonné le glas de l'ère du parti unique pour laisser place au pluralisme politique et à l'ouverture démocratique. À cet effet, une foule compacte composée essentiellement des membres et amis de l'AVO 88 a pris part, hier en début d'après-midi, à la cérémonie de dépôt de gerbes de fleurs organisée au niveau de la stèle des martyrs de la démocratie, érigée sur l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa. Lors de cette cérémonie, le président de l'AVO 88, Rabah Yahiaoui, a pris la parole pour rappeler le lourd tribut payé par la région pendant les évènements d'Octobre 1988. “Nous ne devons pas oublier nos victimes qui se sont sacrifiées pour la démocratie. Béjaïa avait enregistré 5 morts et 17 blessés, en Octobre 88." Visiblement outré par l'attitude indifférente de l'Etat algérien envers ces victimes, l'orateur déplore le fait que “ces dernières soient considérées comme des cas d'accident du travail", rappelant que “leurs parents réclament toujours le statut de martyr de la liberté et de la démocratie pour leurs enfants". Car, selon lui, “le statut de victime de la tragédie nationale ne saurait en aucun cas honorer leur combat". Par ailleurs, il est à noter que dans l'après-midi d'hier, les membres de l'AVO 88 ont organisé au Centre de documentation en droits de l'Homme (CDDH) de Béjaïa, affilié à la Laddh, une rencontre-débat avec les représentants de la société civile, autour du thème “5 Octobre 1988 – 5 octobre 2012 contre l'amnésie et l'oubli". K O