Le Parlement libyen légal siégeant à Tobrouk a encore reporté lundi, faute de quorum, une séance initialement consacrée au vote de confiance en faveur du gouvernement d'union nationale proposé par le Conseil présidentiel et dirigé par Fayez El Sarraj. Le gouvernement mis en place, à la suite d'un accord politique signé fin 2015 sous l'égide de l'ONU, par les députés des deux Parlements rivaux n'a pour l'instant aucun pouvoir et siège en dehors de la Libye, sans tenir également aucun Conseil des ministres. Afin d'accorder la confiance au gouvernement d'entente nationale, le président de l'Assemblée des représentants du peuple libyen (Parlement), Aguila Salah, avait convoqué tous les membres du Parlement à assister aux séances du lundi 28 et d'hier. Toutefois, une minorité de députés étaient présents pour la séance de lundi, se contentant de tenir des discussions dans les coulisses, alors que près de 100 députés du Parlement avaient demandé, jeudi, la tenue d'une séance plénière, en présence d'observateurs, pour accorder la confiance au gouvernement d'union nationale. Le Parlement n'a pu, par ailleurs, tenir sa séance de lundi dernier, faute de quorum également, portant à quatre le nombre d'échecs du Parlement à se réunir en vue de se pencher sur le vote de confiance en faveur du gouvernement. Le Parlement libyen et le Congrès national général (CNG - Parlement sortant) ont convenu de la nécessité d'apporter quelques ajustements à l'accord politique signé par les protagonistes libyens sous l'égide la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul). Ce qui peut expliquer leur refus d'accorder dans l'immédiat leur confiance au gouvernement d'union nationale. A signaler que le chef de la Manul, Martin Kobler, a annulé mercredi dernier sa visite à Tripoli où il espérait voir s'installer le gouvernement d'union nationale. Un porte-parole de la Manul a indiqué que son vol avait été «bloqué». Sur le terrain, les combats armés ont connu une escalade dans l'est, le sud et l'ouest du pays, alors que la situation alimentaire s'est dangereusement dégradée menaçant la vie de plus de 2,5 millions de personnes. Des organisations internationales ne cessent de mettre en garde contre une famine qui menace de nombreuses populations. Par ailleurs, le trafic aérien à l'aéroport de Mitiga dans la capitale libyenne a été suspendu pendant quelques heures dimanche «pour raisons de sécurité», selon un responsable de l'aviation civile à Tripoli. Face à la volonté du gouvernement d'union de s'installer rapidement dans la capitale libyenne, les autorités de Tripoli y ont décrété «l'état d'urgence maximal».