Les divergences politiques persistaient dimanche en Libye où la situation sécuritaire se dégrade, alors que le parlement de Tobrouk tiendra demain une séance consacrée au débat autour du nouveau staff gouvernemental d'union nationale parrainé par l'ONU, qui oeuvre pour son installation à Tripoli après son adoption. L'action de l'Onu est menée parallèlement au refus des autorités de Tripoli, non reconnues par la communauté internationale, d'accueillir l'Envoyé spécial de l'Onu, Martin Kobler, qui voulait préparer le terrain nécessaire pour l'installation du gouvernement, formé par le président du Conseil présidentiel, Faiz Serradj. Le gouvernement, mis en place à la suite d'un accord politique signé fin 2015 sous l'égide de l'ONU, par des députés des deux parlements rivaux, n'a pour l'instant aucun pouvoir et siège en dehors de la Libye, sans tenir également, aucun conseil des ministres. Afin d'accorder la confiance au gouvernement d'entente nationale, le président de l'Assemblée des représentants du peuple libyen (Parlement), Aguila Salah, a convoqué dimanche tous les membres du Parlement à assister aux séances du lundi 28 et mardi 29 mars. Séance plénière du Parlement : nouvel espoir pour le gouvernement Près de 100 députés de Parlement avaient demandé, jeudi, la tenue d'une séance plénière, en présence d'observateurs, pour accorder la confiance au gouvernement d'entente nationale, et ils avaient aussi exigé à ce que la séance soit retransmise en direct par la télévision et que son ordre du jour se limite au vote de confiance pour le gouvernement, a précisé la même source. L'Assemblée des représentants n'a pu tenir sa séance de lundi dernier, faute de quorum règlementaire, portant à quatre le nombre d'échecs du Parlement à se réunir en vue de se pencher sur le vote de confiance en faveur du gouvernement d'union nationale. Le Parlement libyen et le Congrès national général (CNG- Parlement sortant) ont convenu de la nécessité d'apporter quelques ajustements à l'Accord politique signé par les protagonistes libyens sous l'égide la Mission d'Appui des Nations unies (MANUL). Plusieurs députés des deux Parlements rivaux libyens se sont réunis à Tripoli dans le cadre d'un dialogue libyo-libyen, et ils ont demandé dans leurs recommandations que l'Accord politique soit modifié pour répondre aux exigences de la scène et arriver à un consensus national, puis respecter, par la suite, les principes et objectifs de la formation d'un gouvernement. Quelque 100 députés membres de la Chambre des représentants, le Parlement reconnu par la communauté internationale, ont déclaré dans un communiqué leur soutien au gouvernement de réconciliation nationale issu du processus politique initié par les Nations unies, soulignant qu'ils ont été empêchés de voter pour lui accorder la confiance. Kobler empêché de se rendre à Tripoli Le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) Martin Kobler a annulé mercredi dernier sa visite à Tripoli où il espérait voir s'installer le gouvernement d'union nationale. L'émissaire de l'ONU n'a pas donné la raison de l'annulation de sa visite mais un porte-parole de la Manul, a indiqué que son vol avait été "bloqué", sans donner plus de détails. M. Kobler a indiqué sur Twitter que sa visite programmée mercredi à Tripoli visait à "préparer le terrain à l'installation du conseil présidentiel", une instance composée de neuf membres de factions rivales qui a récemment proclamé le gouvernement d'union nationale. Sur le terrain, les combats armés ont connu l'escalade dans l'est, le sud et l'ouest du pays, alors que la situation alimentaire s'est dangereusement dégradée menaçant la vie de plus de 2,5 millions de personnes. Des organisations internationales ne cessent de mettre en garde contre une famine qui menace de nombreuses populations. Par aillerus, le trafic aérien à l'aéroport de Mitiga dans la capitale libyenne a été suspendu pendant quelques heures dimanche "pour raisons de sécurité", selon un responsable de l'Aviation civile à Tripoli. Face à la volonté du gouvernement d'union de s'installer rapidement dans la capitale libyenne, les autorités de Tripoli y ont décrété "l'état d'urgence maximal".