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« C'est dans mon pays que je suis revenue à la vie »
Warda El Djazairia se confie à El Watan
Publié dans El Watan le 11 - 10 - 2006

Vous avez déjà joué, par le passé, dans plusieurs films, aujourd'hui vous êtes de retour sur les écrans avec un feuilleton télévisé, An al awan, est-ce la première fois que vous vous essayez à ce genre ? Non, c'est la deuxième fois que je tourne dans un feuilleton télévisé. J'en ai fait un il y a à peu près vingt ans, Awrak' el ward (les pétales de roses)
Aujourd'hui, qu'est-ce qui a motivé votre choix pour le feuilleton télévisé ?
Pour moi, c'est une page que je tourne, parce qu'à mon âge, on ne peut plus faire de cinéma, enfin… les Egyptiens n'écrivent pas beaucoup de rôles pour une femme de mon âge. Et je voulais réapparaître, parce que je vais mieux. J'étais malade et il fallait que je revienne à la vie petit à petit. Et c'est en Algérie que je suis revenue à la vie. Pendant trois ans donc, je n'ai rien fait du tout et puis d'un seul coup cela m'a repris. Les Libanais m'ont appelée pour me demander de chanter au Festival de Baalbek (l'été 2005, ndlr), j'ai voulu me remuer, j'ai commencé par essayer ma voix pendant trois mois et après je leur ai dit oui et j'ai fait ce concert au Festival de Baalbek. Mais en ce qui concerne le choix de faire ce feuilleton, c'est d'abord parce que le personnage que je joue est celui d'une chanteuse.
C'est donc le scénario qui vous a séduite ?
Oui, absolument. Bon, il faut dire qu'au départ, le scénario qu'on m'a proposé n'était pas celui du rôle que j'ai finalement joué. C'est mon fils qui a beaucoup pensé à ce rôle-là, celui que j'ai eu à jouer. Le scénariste avait d'abord écrit le rôle d'une avocate qui travaille au Parlement… et ça ne m'allait pas tellement comme rôle, je ne le sentais pas, je lui ai donc demandé de penser à autre chose et mon fils a beaucoup travaillé avec lui et ce rôle qui en est sorti me va, je le sens bien, c'est comme si c'était un gant qui a été fait pour moi.
Le personnage principal du feuilleton est celui d'une chanteuse, Houria, qui s'est arrêtée de chanter et qui est hantée par le retour à la chanson et à la scène, mais aussi travaillée par l'idée d'offrir l'opportunité à de jeunes chanteurs d'émerger…
Oui c'est tout à fait ça, ce sont en gros les désirs les plus importants de Houria et les miens aussi, parce que je commençais à me sentir un peu triste à l'idée de voir beaucoup de ce qui se fait aujourd'hui comme chansons et musiques.
Jusqu'où la fiction du feuilleton recoupe-t-elle la vraie vie de Warda ?
C'est vrai que je me sens très proche du personnage de Houria, et c'est très vrai aussi qu'il y a beaucoup de choses dans le feuilleton qui renvoient à des échos sur ma propre vie. Il y a aussi des différences avec ma vie privée, puisque Houria a deux filles alors que moi j'ai une fille et un garçon ; Houria a un mari alors que je n'en ai pas et puis dans le feuilleton, ce mari ne veut pas que je chante de toute façon, ça ne lui plaît pas tellement.
Et vous avez eu, vous aussi, un mari qui ne voulait pas que vous chantiez n'est-ce pas ?
Oui, oui c'est vrai, l'Algérien, mon premier mari, le père de mes enfants.
Et à ce moment-là, vous aviez arrêté de chanter par amour pour lui ou pour protéger votre foyer ?
Oh, je l'aimais assez pour arrêter de chanter parce qu'il me le demandait. Il faut dire aussi qu'à ce moment-là, je n'étais pas, à proprement parler, fatiguée de chanter mais vraiment fatiguée du monde artistique.
Déjà à ce moment-là ! alors que vous étiez en pleine ascension ?
Oh oui, je dois dire surtout à cette période de ma vie.
Mais alors est-ce que Warda dans la vraie vie se sent aussi « mal entourée », comme Houria qui est plus ou moins vampirisée par ses deux beaux-fils qui sont de purs opportunistes ?
Vous utilisez un bien grand mot, « vampiriser » ! Non, pas à ce point. Ils restent tout de même les maris de mes filles. Mais vous savez, dans la vie de tout artiste il y a souvent un peu de cela autour d'eux, des gens qui veulent profiter, des gens qui essaient si ce n'est de profiter de l'argent du moins de ce que peut apporter la proximité de la notoriété, maintenant il y a aussi des gens qui ne sont pas du tout intéressés par ma notoriété et qui m'aiment moi, et qui sont très sincères.
Vous avez dit que votre fils a participé à revoir le scénario…
Oui beaucoup, mon fils m'aide énormément, il est toujours là pour mes contrats, pour tout, parce que je suis quand même une femme seule et un bon manager, un vrai bon directeur artistique maintenant ça n'existe plus, un professionnel qui est loyal et qui n'est pas profiteur comme on dit.
Dans le feuilleton, on retrouve dans le rôle du compositeur préféré de Houria, le vrai compositeur Salah Charnoubi. Houria va aller le sortir de l'ombre, lui et le parolier…
Oui bien obligé, parce que les gens talentueux et qui privilégient l'effort sont aujourd'hui abandonnés. Mais Charnoubi c'est aussi l'histoire du grand come-back de Warda, au début des années 1990, avec des chansons à la fois modernes et classiques et qui ont été un véritable succès…. Les artistes qui arrêtent pour une raison ou une autre - moi je me suis arrêtée à cause de la maladie - font toujours un retour si Dieu leur donne la santé et la force, il y a toujours des retours dans la vie d'un artiste. Vous parlez des chansons comme Batwanass bik et Haramt ahibak, etc., c'était effectivement important pour moi de les faire. Il fallait que je tourne la page, j'en avais marre de ce qui se disait…il fallait que je tourne la page.
Ceux qui se disaient que... Warda était finie...
Oui, et moi je suis une personne qui ne supporte pas la monotonie, je n'aime pas me répéter et la dernière chanson que j'avais faite avec Baligh (Baligh Hamdi, célèbre compositeur égyptien qui a été aussi le deuxième mari de Warda, ndlr) qui s'intitulait Bawadaâk, je ne veux pas dire qu'elle avait fait un flop, mais moi je n'avais pas senti le grand succès, en dépit du fait que c'est une chanson merveilleuse que j'aime vraiment. Mais le public c'est ça, il faut savoir tourner certaines pages et je le fais de temps en temps, tant que je peux encore le faire.
Dans le feuilleton, il y a en filigrane une critique assez virulente de ce qui se fait aujourd'hui dans la production musicale du monde arabe...
Oui, et c'est pas fini ! C'est une volonté réelle de critiquer ce qui se fait et j'en porte la responsabilité. C'est mon regard à moi sur ce qui se produit, mais évidemment pas sur tout ce qui se fait, il y a des choses aujourd'hui qui sont médiocres.
Est-ce le procès de la pop égyptienne ou moyen-orientale de manière plus générale ?
Non pas du tout, il ne s'agit pas de faire le procès d'un genre musical, pas du tout. Mais moi je trouve aussi en tant qu'artiste qu'il y a des choses qui sont produites et qui sont dégradantes, des chansons comme on entend aujourd'hui Bouss el wah wah (grand tube pop de la chanteuse libanaise Haifa Wahbi, ndlr) vous vous rendez compte ? Ça veut dire quoi ? Ça ne veut rien dire.
Mais le feuilleton brosse aussi une image vraiment caricaturale du chanteur et de la chanson baladi égyptienne…
Ecoutez, la musique baladi et chaâbi égyptienne est une très belle musique et moi, personnellement, je l'écoute, et certaines de mes chansons sortent de là, il y a de beaux rythmes baladi mais on entend parfois, et de plus en plus souvent, plaqués dessus des inanités pour ce qui est des paroles.
Pourtant dans le feuilleton on a l'impression qu'on veut faire une sorte de hiérarchisation dans la musique, entre le raffinement du chanteur classique joueur de 'oud et la trivialité du personnage qui campe le chanteur baladi et qui est à la limite du vulgaire…
Vous, vous faites référence au petit chanteur qui n'en est pas un, mais une sorte de monologuiste et qui est carrément caricaturé dans le feuilleton, je le reconnais. Alors que le jeune chanteur qui a une belle voix est relégué dans l'oubli. L'idée était de dire que l'un était timide alors que l'autre exubérant comme vous l'avez vu, mais je reconnais que c'est fait de manière vraiment caricaturale dans le feuilleton… moi je ne peux pas avoir le nez dans tout ce qui se fait, et je ne suis pas réalisatrice. Je ne pense absolument pas que la musique baladi soit une musique vulgaire, ni qu'on puisse hiérarchiser ou discriminer entre différents genres musicaux, l'idée était d'aller contre la facilité, la médiocrité. Et puis ce que fait ce petit chanteur dans le film ce n'est pas du tout du baladi, au lieu de jouer du 'oud, il tape dessus comme sur un tambour, je n'aime pas du tout le mélange des genres, la confusion, alors que le baladi est une vraie musique qui vient de loin et c'est vraiment beau…
(Elle se recale confortablement dans son fauteuil et insiste : « S'il vous plaît, prenez un peu de jus de pamplemousse tant que c'est frais, à votre santé ! »)
Puisque vous me dites « à votre santé »…
(Rires) La mienne est très bonne…. (rires)
On entend dire beaucoup de choses sur votre santé Warda, que vous allez mal, et on vous découvre dans ce feuilleton en pleine forme, comment se porte vraiment aujourd'hui Warda ?
Al Hamdoullah ! Ecoutez, mon opération qui a été délicate et difficile est un succès. J'ai subi une greffe du foie il y a cinq ans et c'est vraiment une réussite parce que je ne fais pas de rejet al hamdulilah. Aujourd'hui, j'ai juste quelques soucis par rapport à mon poids, on le voit dans le feuilleton (rires) il faut que je perde un peu.
Est-ce que Warda est aussi comme Houria dans le feuilleton, un peu perdue dans le monde musical aujourd'hui ?
Pas vraiment, même si je suis triste de voir et d'entendre des choses par très jolies, en revanche à côté, il y a des voix émergentes qui sont superbes, je ne sais pas si vous avez entendu parler de Amal Maher qui est une voix égyptienne magnifique et pour moi c'est elle la relève. Moi je ne suis pas perdue, ou je travaille dans ce que j'aime, ou je reste à la maison et en ce moment je travaille.
Vous êtes revenue vivre en Algérie ces dernières années, comment avez-vous vécu ce retour ?
Je suis retournée vivre en Algérie ces quatre dernières années et ma convalescence s'est passée en Algérie. C'est dans mon pays que je suis revenue à la vie, l'Algérie m'a redonné une bonne santé. J'ai retrouvé mes sources, bladi, ouled bladi et cela m'a fait énormément de bien. Ici, au Caire, je suis heureuse parce que je ne suis heureuse que lorsque je travaille. La vérité est qu'en Algérie je ne travaille pas, mais quand même ça me manque, d'ailleurs j'y vais à la fin du feuilleton. J'aime vivre en Egypte mais ce n'est pas mon pays ; en Algérie je me sens chez moi, un sentiment que je n'éprouve nulle part ailleurs. Mais je vais vous dire une chose, maintenant que j'ai retrouvé ma santé, je touche du bois, parce que je crois à ces petites bêtises (rires), la vérité est que je m'ennuie en Algérie, je m'ennuie à la maison toute la journée.
Comment expliquez-vous le fait que le retour d'une artiste comme vous, Warda, n'ait donné lieu à aucune initiative d'aucune sorte dans son pays ?
Je ne peux plus rien dire, parce que j'en ai assez parlé avec la ministre de la Culture. On a parlé de cela et je me suis aperçue que ce n'était que de la parlote, paroles, paroles… Beaucoup de projets qui n'ont pas abouti. Et ce n'est certes pas ma faute parce que justement je m'ennuie en Algérie et j'ai envie de faire des choses. Je ne dis pas que les portes me sont fermées, pas du tout, mais lorsque je parle avec les gens que je connais, c'est beaucoup de blabla et puis c'est tout, rien ne se fait.
Quels genres de projets aviez-vous envie de faire ?
D'abord des galas, plusieurs dans l'année et dans différentes wilayas d'Algérie, j'en avais parlé avec la ministre, et autre chose aussi, il me tenait à cœur de chanter dans tous les genres musicaux de notre pays, l'Oranais, le Constantinois, le Kabyle, mais rien ne s'est fait. Je voulais faire une sorte de musée de la musique où j'offrirai mes robes de scène et l'idée était que l'argent de l'entrée payante aille entièrement aux hôpitaux pour les équipements en appareils d'hémodialyse. J'avais aussi le désir de créer une école de chant, on avait parlé de tout ça, mais rien ne se fait, il est vrai que je ne suis pas le genre à aller taper aux portes, mais je n'ai pas été aidée.
La dernière fois que vous aviez fait un concert à Alger, c'était en 1995, à la Coupole, et c'était d'autant plus émouvant qu'il se tenait dans un moment très difficile pour le pays et pour les Algériens, pensez-vous rechanter sur scène à Alger ?
Les projets en Algérie, il n'y en a pas… de temps en temps quand je parle au président (Abdelaziz Bouteflika, ndlr), il me dit à chaque fois : « il faut que tu chantes ! » Vous savez c'est une phrase qu'il dit à une amie, et moi je ne suis pas le genre chekkaya, je ne peux pas dire au président qui a beaucoup de choses plus importantes à faire de m'aider à réaliser les projets qui me tiennent à coeur ! Il y a quand même des gens et qui sont là pour ça.
En dehors de l'Algérie alors, après ce feuilleton, des projets...
Ce feuilleton a été un travail de neuf mois, c'est presque une grossesse (rires), et il y a l'album des chansons du feuilleton qui sort en ce moment et qui s'appelle comme la série, An al awan (Le moment est venu).
An al wan de quoi exactement ?
De travailler, de bouger, après toutes ces années de convalescence, je n'ai qu'une envie, travailler.


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