Une semaine après l'élection du bureau de la mouhafadha de Sidi Bel Abbès, la tension est encore palpable dans le milieu décidément survolté des militants de l'ex-parti unique. De nombreux incidents ont, en effet, accompagné le processus de restructuration qui s'est achevé jeudi dernier par l'élection de onze membres du bureau de la mouhafadha. Le dernier en date est celui dont aurait été victime un militant et ancien moudjahid septuagénaire de Telagh, en l'occurrence Abbas Lahcen. Dans une lettre de condamnation signée par les secrétaires généraux des kasmas FLN et des anciens moudjahidine de Telagh et datée d'hier, il est indiqué que Abbas Lahcen « a été agressé et frappé, le 5 octobre dernier, par deux personnes dont l'ex-mouhafedh sous les yeux de nombreux militants. » Souffrant de troubles psychiques, l'ancien moudjahid a dû être hospitalisé trois jours après son agression, ajoutent les rédacteurs de la lettre qui réclament l'intervention du secrétaire général de l'instance exécutive, Abdelaziz Belkhadem, pour mettre fin à de tels « agissements ». L'ex-mouhafedh, ex-chef de file des redresseurs et actuel député, Lebied Mohamed, contacté hier, a rejeté en bloc les accusations portées contre sa personne précisant toutefois avoir croisé Abbas Lahcen, le jeudi 5 octobre, dans la cour de la mouhafadha, auquel il a refusé d'adresser la parole. « Je vous assure que ce n'est pas moi qui l'ai frappé », jure-t-il. A noter que l'élection, jeudi, des membres de la mouhafadha a consacré l'aile représentant les ex-légalistes ayant soutenu la candidature du rival de Bouteflika, Ali Benflis, en pleine campagne électorale d'avril 2004. On retient ainsi parmi les nouveaux membres élus de la mouhafadha, l'ex-maire de Sidi Bel Abbès, proche collaborateur de l'ex-secrétaire général du parti et membre du bureau politique, Azzi Bentabet.