Une opération de solidarité a été engagée au profit de 12 familles sinistrées alors que l'incendie qui a ravagé leur squat à haï Moulay Mustapha vient d'ajouter à leur drame un deuxième décès, celui de la petite fille de dix ans évacuée sur Oran. Elle n'a pu survivre à ses brûlures au 2e degré. Intervenant sur les ondes de la radio locale, le directeur des affaires religieuses a indiqué que le wali l'a instruit pour mobiliser les imams et les mosquées afin d'organiser l'entraide. Cependant, d'aucuns à Témouchent se sont étonnés de la mise à l'écart de la direction de l'action sociale d'une opération qui relève de ses prérogatives et non du religieux : «Mais alors à quoi sert le Croissant-Rouge et la multitude d'associations caritatives qui activent lors du mois du Ramadhan ? Et puis, il y a ce mouvement dit «Nass el kheir», plein de fougue et de jeunesse, qui n'a pas été sollicité ! Bizarre tout de même ce renversement des usages». On estime qu'après tout la DAS est théoriquement autrement plus outillée pour faire la collecte, à moins bien sûr que ce soit une forme de reconnaissance de la défaillance de cette institution. Enfin, «il y a la radio locale qui est très présente sur le terrain de la solidarité sociale à travers des émissions spécialement dédiées à ce créneau et qui rencontre un écho certain auprès de la population. Elle aurait pu susciter un formidable élan de solidarité autour de cette opération plutôt que de légitimer l'intrusion du religieux dans un domaine où il est politiquement contreproductif de le mêler».