Depuis que la wilaya d'Oran a décidé de réhabiliter ses vieux immeubles, -une décision, du reste, salutaire-, les Oranais se sont habitués à voir, au centre-ville, des échafaudages installés un peu partout. Bien souvent, comme ce fut le cas à la rue Larbi Ben M'hidi ou Khémisti, ces échafaudages sont enveloppés d'une matière translucide, parfois aux couleurs italiennes ou espagnoles, signe que les entreprises chargées de la réhabilitation proviennent de ces pays. Ces charpentes métalliques servent, ni plus ni moins, à faciliter la tâche aux ouvriers, pour se déplacer d'étage en étage, sur le fronton des immeubles, et de facto, de mieux accomplir l'acte de réhabilitation. Or, il se trouve que certaines entreprises, à la suite de plusieurs circonstances, ont été dissoutes, ou se sont vues retirées le projet de réhabiliter tel ou tel édifice. De ce fait, comme c'est le cas à dans certains immeubles de la rue Khémisti ou à la place du 1er Novembre, des mois durant, les travaux de réhabilitation se retrouvent bloqués, et les fameux échafaudages, pourtant très encombrants, restent toujours perchés sur l'immeuble, sans qu'aucun responsable ne daigne à les enlever. «Du moment que le projet a été suspendu, pourquoi ne les enlève-t-on pas?», se désole M.S, un architecte trentenaire, qui nous a alerté sur ce phénomène. Il faut noter que dès lors qu'un immeuble ne bénéficie d'aucune opération de réhabilitation, lui laisser un échafaudage attenant, peut se révéler très dangereux pour les occupants dudit immeuble. Car ces habitants deviennent une proie facile pour les cambrioleurs. Dernièrement, nous explique notre architecte, un cabinet de médecin, sis au troisième étage, a été dérobé par des monte-en-l'air, et ces derniers ont pu escalader jusqu'au cabinet à l'aide justement de ces échafaudages, toujours attenant à l'immeuble sans que ce dernier ne soit en cours de réhabilitation. A cela, note notre architecte, «il faut savoir que ces énormes échafaudages accaparent la chaussée, et rendent la circulation piétonne très éprouvante pour les passants. Déjà qu'au centre-ville, nous avons des trottoirs lilliputiens, et ces échafaudages inutiles viennent nous les accaparer. A un moment, il faut arrêter de tergiverser : soit on réhabilite les immeubles sérieusement, soit on enlève ces affreux échafaudages!» Autre casse-tête : du fait que ces échafaudages, laissés à l'abandon, ne sont pas supervisés, ils peuvent, du jour au lendemain, s'effondrer, et là, ça serait le drame pour les passants !