Gianni Infantino, le tout nouveau président de la FIFA, vient d'être cité dans l'affaire Panama Papers. Selon le journal allemand Süddeutsche Zeitung, celui-ci a signé, en 2006 et 2007, alors qu'il était le responsable du département juridique de l'UEFA, des contrats «douteux» de droits de retransmission de la Ligue des champions d'Europe avec une entreprise offshore, dont les propriétaires sont les Argentins Hugo et Mariano Jinkis, poursuivis aujourd'hui aux Etats-Unis pour corruption dans une affaire de droits de diffusion des compétitions de la FIFA en Amérique du Sud. L'UEFA avait vendu ces droits pour la modique somme de 111 000 dollars. La société en question les a revendus, peu après, trois fois plus. Le concerné, lui, affirme que la signature desdits contrats s'est déroulée dans la légalité. «Rien n'indique qu'un méfait a été commis par l'UEFA ou par moi-même. Je suis consterné et n'accepterais pas que mon intégrité soit mise en doute par certains médias», a-t-il réagi dans un communiqué. Du côté de l'UEFA, on affirme que les véritables propriétaires de cette société n'étaient pas connus à l'époque. En somme, moins de deux mois après son élection, le 26 février dernier, à la tête de la FIFA, l'ancien secrétaire général de l'UEFA — dont la victoire au vote n'est due qu'aux affaires de corruption qui ont éclaboussé l'instance internationale, puisque sa candidature n'est devenue possible qu'après le retrait de Platini — est rattrapé par une affaire pour le moins «douteuse». Et il n'est pas le seul. L'avocat uruguayen Juan Pedro Damiani, membre du comité d'éthique de la FIFA, organe censé lutter contre la corruption, entre autres, est également impliqué. Son cabinet aurait créé des sociétés offshore pour les Argentins Hugo et Mariano Jinkis. Entre-temps, la police suisse a perquisitionnée, hier, le siège de l'UEFA. Infantino risque d'être ébranlé lui aussi, comme l'a été Sepp Blatter, dont le règne sur la FIFA n'a connu de fin que suite aux enquêtes pour corruption enclenchées par les Américains. S'étant donné comme objectif de réhabiliter l'image de la FIFA, l'Italo-Suisse devrait avant tout essayer de sortir indemne de ce nouvel épisode lié à des affaires de corruption touchant l'instance footballistique internationale.