La cohabitation entre les deux élus du RCD au sein de l'APC de Tinebdar et certains des membres de la même assemblée est, le moins que l'on puisse dire, difficile. Elle l'est désormais plus avec les plaintes que viennent de déposer le président de l'APC et son adjoint contre un des deux élus du parti de Saïd Sadi, M. Braham Bennadji en l'occurrence. La plainte pour « diffamation » est motivée, notamment, par le contenu des réserves formulées lors du vote du 24 novembre 2005 portées par l'élu, au nom de son parti, sur le PV de la commission communale des élections, où les deux élus plaignants, alors représentants de la liste indépendante Assirem, ont été cités dans des soupçons de fraude. « Qu'il apporte ses preuves devant la justice », nous disent les deux plaignants élus sur la même liste indépendante. Pourquoi est-on remonté jusqu'à ce rendez-vous électoral ? « Des personnes m'avaient dissuadé de porter plainte à cette date-là », nous a déclaré le P/APC, Tahar Rabei qui se réfère aussi à un communiqué public portant la même accusation de fraude. Il n'y a pas de doute, ce qui a motivé ces actions en justice est à rechercher, à vrai dire, dans la succession de déclarations au vitriol signées du conseil communal du RCD, à l'encontre notamment du P/APC, dont la gestion est systématiquement décriée. Le conseil communal qui en est à son 24e communiqué fustigeant le maire a accusé celui-ci de plusieurs « violations » dont la dernière en date est relative à l'attribution « illégale », au profit d'un élu, d'un logement destiné aux enseignants du primaire. « Pourtant, la dernière occupante de ce logement est la SG de la commune », se défend le maire avant que son adjoint n'appuie que « la demande de l'élu enseignant a été étudiée au sein de l'assemblée et a eu l'accord verbal de tous les élus y compris le leur (des élus RCD, ndlr). On avait conclu à une attribution provisoire, soit le temps du mandat seulement ». Les griefs portés dans les communiqués publics ont été alourdis par l'accusation de détournement du filet social que le P/APC, se plaignant de « harcèlement, de provocation et d'outrage », réfute en soulignant que « le filet social est géré par la DAS ». De son coté, le vice-P/APC, Omar Haddar, préfère parler d'une « goutte qui a fait déborder le vase ». Une « goutte » qui expliquerait ainsi le fait de s'être saisi du contenu du PV de novembre 2005 pour actionner la justice dans une plainte qui a concerné aussi la somme d'accusations décochées par les élus du RCD, qui continuent à revendiquer une commission d'enquête. Ceci au moment où le maire demande, de son côté, les preuves d'existence de « modification clandestine de délibérations, d'étrangers (qui) s'alimentent des châteaux d'eau par voitures banalisées, de moyens immoraux pour corrompre les élus, de séquestrations et réquisitions, …. ». Autant de charges portées par les 24 communiqués qui ont fini par aboutir à des actions judiciaires, mais aussi à rendre délétère le climat entre les élus.