Record d'audience à Bordj Bou Arréridj pour les Premières Journées du théâtre populaire, clôturées jeudi soir à la salle de la maison de la Culture Mohamed Boudiaf. Tous les spectacles présentés, en espace ouvert ou fermé depuis le lundi 4 avril, ont été marqués par une forte présence du public. Autant donc parler d'un pari réussi pour les animateurs de la coopérative théâtrale Masrah Al Taj qui a initié ce projet appuyée par la direction de la Culture et par la maison de la Culture Mohamed Boudiaf. «Toutes les couches de la société étaient représentées, les familles, les jeunes, les adultes...Cela fait plus de six ans que les espaces de culture sont fermés à Bordj Bou Arréridj. Ces espaces ont été ouverts à l'occasion de ces Journées. Nous avons sollicité des espaces en plein air comme la place La Citadelle et le Château El Mokrani. La présence du public, privé d'activités culturelles depuis des années, souligne la réussite des Journées», a déclaré Rabie Guichi, président de la coopérative Al Taj. La salle Bachir Ibrahimi, propriété de l'APC, est, selon les artistes de Bordj Bou Arréridj, souvent fermée pour des raisons inconnues. A l'intérieur, les projecteurs devant illuminer la scène sont mal placés, reliés à l'alimentation électrique sans respect des normes techniques. N'est-il pas venu le temps de retirer la gestion des salles de spectacles aux communes ? De soumettre le fonctionnement de ces espaces de création aux règles de l'économie culturelle ? Ce débat devient plus que nécessaire aujourd'hui que l'Etat évoque l'austérité financière. Une austérité qui ne semble s'appliquer qu'aux activités culturelles ! Halim Zedam, directeur des Journées, a, pour sa part, estimé que presque 2000 spectateurs assistaient aux spectacles chaque jour durant la manifestation. «Nous avons proposé une douzaine de spectacles, d'autres ont été annulés à cause de la pluie. Notre regret est de n'avoir pas pu organiser des spectacles sous la kheïma que nous avons dressée au complexe culturel Aïcha Haddad. Mais notre satisfaction est d'avoir réussi à organiser ces Journées, un projet que nous portons depuis 2008», a-t-il souligné. Selon Rabie Guechi, les pièces sélectionnées pour la première édition ont plu aux spectateurs. Les Journées ont également été marquées par l'organisation au complexe Aïcha Haddad d'un colloque sur les notions du théâtre populaire en Algérie, animé par Ahmed Cheniki, Driss Guergoua, Abdelkrim Benaïssa, Brahim Noual et Abdelnacer Khelaf. «Nous avons pu réunir deux générations du théâtre algérien. Je peux citer Ziani Chérif Ayad, Khaled Belhadj, Wahid Achour et d'autres. J'aurais voulu que Kamel Bendimerad ou Abdelkrim Gheribi soient présents avec nous. Idem pour l'université de Bordj Bou Arréridj», a soutenu Rabie Guichi. Il a souhaité que les Journées du théâtre populaire de Bordj Bou Arréridj soient institutionnalisées pour qu'elles soient protégées et pour aller vers de nouvelles créations dans l'avenir. «Nous avons gagné aussi des amis qui vont contribuer dans le futur à l'organisation de la manifestation. Nous espérons que le projet du Théâtre régional soit concrétisé bientôt», a relevé Rabie Guichi. Azeddine Mihoubi, ministre de la Culture, a annoncé, lors de la cérémonie d'ouverture des Journées, que la maison de la Culture Mohamed Boudiaf sera transformée en Théâtre régional de Bordj Bou Arréridj. «...C'est pour nous l'un des objectifs tracés aux Journées. Des journées conçues dès le départ pour ouvrir les espaces aux artistes et au public», a appuyé Halim Zedam promettant «une grande fête» du théâtre pour l'édition de 2017. «Nous irons à la découverte de nouveaux espaces. Nous donnerons l'occasion à d'autres troupes de participer et nous prolongerons la durée de la manifestation pour aller vers une semaine. Nous voulons également impliquer le secteur du tourisme et de l'artisanat pour promouvoir les sites touristiques de notre région. Des sites qui seront visités par les participants», a annoncé Halim Zedam, lançant un appel aux investisseurs et chefs d'entreprise de Bordj Bou Arréridj pour soutenir l'événement culturel. Halim Zedam est favorable à l'idée de l'autofinancement de la manifestation culturelle. La soirée de clôture a été marquée par la présentation de la pièce Al Tabib de Wahid Achour du théâtre El Belliri de Constantine, une adaptation libre de la comédie Médecin malgré lui de Molière.