Skikda. Le siège de la Caisse nationale des retraites a été fermé, hier, par un imposant rassemblement de retraités en colère. L'avenue Bachir Boukadoum, une des artères principales du centre-ville de Skikda, a également été barricadée durant la matinée. Les retraités ont tenu ainsi à manifester leur solidarité au mouvement national de protestation. Les tentatives des représentants syndicaux des retraités (UGTA) de calmer les esprits en vue de rouvrir la route ont toutes buté sur une intransigeance sans équivoque des retraités. Ces derniers sont allés jusqu'à menacer de « tout dire » au sujet d'affaires scabreuses à la caisse, non sans jeter leur courroux également sur le ministre Louh et le secrétaire général de l'UGTA. Ils ont, par ailleurs, exigé la venue du responsable de la fédération. Au représentant syndical qui s'est efforcé de lire dans un indescriptible brouhaha un communiqué laconique, les retraités ont signifié une fin de non- recevoir. « Ce n'est que maintenant qu'ils se rendent compte que nous existons, où étaient-ils quand nous peinions pour percevoir nos droits et quand nos dossiers restaient dans les tiroirs des années durant ? », s'est interrogé un vieux alors que d'autres énuméraient les dures conditions sociales. « Moi, je ne perçois que 6000 DA pour nourrir une famille de 8 personnes. Si revalorisation il y a, elle doit d'abord concerner ceux qui crèvent la dalle. » Finalement, c'est le responsable de l'Inspection du travail, apparemment délégué par les autorités locales, qui parviendra à calmer les esprits en préconisant que les retraités déléguent quatre personnes de leur choix en dehors des représentants syndicaux pour entamer un dialogue avec les responsables de la CNR en présence d'un représentant de la fédération. La route a été rouverte à la circulation vers midi. K. Ouahab Annaba. A l'appel de leur fédération nationale, les retraités ont observé un sit-in de plusieurs heures, durant la matinée de mercredi, devant le siège de la direction de la Caisse nationale des retraites. Plusieurs centaines de retraités s'étaient, en effet, regroupés, tôt le matin, pour appeler au respect de leurs droits à l'augmentation de leurs pensions et allocations de retraite. Ils étaient nombreux à s'être succédé pour alerter l'opinion publique sur ce que les retraités algériens estiment être une injustice. Comme argument, tous ont avancé les dispositions de la loi en la matière, notamment le versement des 4% d'augmentation sur les pensions applicable à compter du 1er mai 2006. M- F. G. Oum El Bouaghi. Plus de cent retraités de la région d'Oum El Bouaghi se sont rassemblés devant le siège de la Caisse nationale des retraites pour se faire entendre. La grande majorité est constituée de personnes âgées et dont le revenu reste dérisoire, compte tenu de la cherté de la vie. Nous nous sommes attendus à voir un responsable de la FNTR faire des déclarations. Nous n'avons eu droit qu'à des jérémiades ou des protestations de la part des vieux retraités. L'un d'eux, la soixantaine bien entamée, nous a déclaré : « Je n'ai pas été touché par la mesure présidentielle. Je perçois 3000 DA parce que j'ai travaillé seulement 15 ans. » D'autres retraités abondent dans le même sens, chacun expliquant sa condition. Beaucoup regrettent que le sit-in n'ait pas drainé tous les retraités de la région. Quoi qu'il en soit, cette journée de protestation initiée par la FTNR au niveau des 48 wilayas est un signe fort qui exprime la colère et l'indignation de tous les concernés. Certains ont affirmé qu'ils n'ont pas touché les 6% promis par l'Etat, comme cela se fait chaque année. Ceci dit, au niveau d'Oum El Bouaghi, le mouvement a été faiblement suivi, et cela serait dû au mois de Ramadhan où peu d'information a circulé autour de cette journée. L. Baâziz Biskra.Tôt mercredi matin, des centaines de retraités ont commencé à se rassembler devant l'entrée de la Caisse nationale des retraites (CNR) sans en perturber pour autant le travail. Ils retraités toutes catégories confondues- à l'instigation de la FNTR locale, occupaient la chaussée dans un sit-in « de solidarité avec d'autres collègues moins lotis que nous », précise à un vieux briscard de l'enseignement. Et d'ajouter : « Il s'agit en l'occurrence des travailleurs bénéficiant de retraites proportionnelles et de retraites sans condition d'âge dont les pensions n'atteignent pas le seuil des 10 000 DA » et qui, comble de la hogra, n'ont pas été prises en compte dans le bénéfice de la dernière décision prise par le président Bouteflika, instaurant une pension minimum de 10 000 DA à tous les retraités. Cette décision prise par le ministère de tutelle a soulevé un tollé général dans le milieu des anciens travailleurs « qui ont passé toute leur vie à trimer sans pour autant béneficier, le jour de la retraite, d'un revenu qui puisse assurer le minimum vital à de respectables citoyens », a ajouté notre interlocuteur. Vers 11h, à la fin du sit-in, les retraités très disciplinés ont approuvé la motion qu'ils comptent adresser au président de la République, dans laquelle « les retraités de Biskra remercient d'abord le chef de l'Etat pour son geste auguste àl'adresse des plus démunis des travailleurs ». Ils dénoncent ensuite l'inqualifiable discrimination à l'égard de certaines catégories de retraités et assurent, enfin, qu'ils s'en remettront à l'arbitrage du premier magistrat du pays dans ce différend. Bachir Mebarek