Des centaines de supporters de l'USM Bel Abbès sont sortis dans la rue, dimanche, pour exprimer leur colère après la faute grave commise à la 90' de jeu, par les officiels du match de demi-finale face au NA Hussein Dey. Regroupés sur l'esplanade du 1er Novembre, en plein centre-ville, ces fans ont appelé les instances du football à s'autosaisir de l'affaire NAHD-USMBA, qui a suscité des réactions très vives au sein de l'opinion publique, et ce, en application de l'article 107 des règlements généraux de la FAF. Cet article, portant «Infraction découverte par la ligue», autorise les instances juridictionnelles du football national à se prononcer sur des fautes graves découvertes ou portées à sa connaissance, même en l'absence de réserves. «En l'absence de réclamation ou de réserves, toute infraction ou faute découverte par la ligue ou portée à sa connaissance est sanctionnée conformément aux dispositions prévues par le code disciplinaire en vigueur», dixit l'article 107 des règlements généraux. Comme tout le monde a pu le constater sur le petit écran, la reprise de touche par Ghazi, à la 90' de jeu, alors qu'elle était pour l'USMBA, est considérée comme faute grave ayant influencé le résultat de la rencontre, puisque l'unique but du NAHD est intervenu au bout de 16 secondes, suite à cette infraction flagrante. La responsabilité des officiels du match est, sans conteste, entièrement engagée, puisqu'ils ont laissé le joueur Ghazi — qui s'est enorgueilli à la fin de la rencontre et devant les caméras de télévision d'avoir rusé lors de la reprise de touche — alors que l'action de jeu n'était nullement floue. Comment expliquer cette négligence (intentionnelle ?) de plusieurs officiels dotés d'oreillettes et qui n'ont donné aucune suite aux réclamations du banc de touche de l'USMBA, comme le démontrent également les images de télévision, lesquelles constituent, à l'évidence, des éléments de preuve valables au vu des règlements du football national. Plus grave encore, l'arbitre aurait refusé au capitaine et à trois joueurs de l'USMBA d'émettre des réserves. «Même après la fin du match, Necib s'est barricadé dans les vestiaires et la feuille de match m'a été remise par une tierce personne. Nous avons été empêchés, le capitaine d'équipe, les joueurs et moi-même, de formuler des réserves comme le prouvent les images de la télévision suivies par des millions de personnes», nous a expliqué le secrétaire du club, Megherbi Abbès. La Commission de discipline de la LFP saisie La direction de l'USMBA, qualifiant cette affaire de «spoliation», a saisi samedi denier la commission de discipline de la LFP pour réclamer qu'elle s'autosaisisse aux fins de rejouer le match. D'un point de vue du droit, l'article 123 du code disciplinaire de la FAF précise, dans ses dispositions finales, que «les cas non prévus par le présent code disciplinaire seront traités conformément aux dispositions prévues par les codes disciplinaires de la CAF et de la FIFA». Ce qui, en clair, exclut toute interprétation approximative, d'une partie ou d'une autre, des textes régissant le football et permet à l'USMBA d'user de toutes les voies légales pour obtenir gain de cause. Un code disciplinaire que ne peuvent d'ailleurs ignorer les responsables du football national, puisqu'il est cosigné par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, et son secrétaire général, Nadir Bouznad. Pour les techniciens des lois, notamment celles du football, dans ce cas de figure plusieurs dispositions du code disciplinaire de la FIFA plaident en faveur de l'USMBA. La commission de discipline tiendra sa réunion hebdomadaire demain au lieu d'aujourd'hui. Elle traitera les affaires des rencontres des Ligues 1 et 2, ainsi que celles des matchs de Coupe d'Algérie seniors, jeunes et féminines, selon un communiqué de la LFP publié dimanche sur son site officiel.