Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE) a organisé hier sa 6e matinale à l'hôtel Hilton (Alger) consacrée au «Cloud : une révolution technologique ou économique ?» La rencontre a été animée par Zine Seghier, fondateur et directeur général de www.issal.dz, premier ISP spécialisé dans les services cloud dans la région du Maghreb. «Si le monde professionnel, chez nous assurément mais ailleurs un peu aussi, est en retard en la matière, l'utilisation du cloud est naturelle dans nos vies privées, à travers les réseaux sociaux, le streaming, le stockage de nos photos, nos emails et le contenu de nos smartphones. Bref, toutes nos données y sont stockées. C'est notre méga mémoire !» assure le conférencier. Nos entreprises sont assez hésitantes quand il s'agit de mettre leurs données dans le cloud (nuage informatique), une crainte justifiée généralement par des raisons de sécurité. Mais, souligne l'expert, «la vague va arriver. Il est question d'une explosion mondiale qui va s'accentuer avec l'internet des objets. L'informatique ne sera plus jamais celle qui consiste à gérer des serveurs d'une entreprise». Cela permettra aussi de ne pas investir dans du matériel informatique qui resterait en sommeil et serait donc un investissement superflu. La numérisation c'est bien, cependant elle entraîne une totale vulnérabilité. Ali Kahlane, vice-président du CARE et ancien professeur à l'Ecole militaire polytechnique (EMP), estime que «la puissance du cloud computing associée à des applications appropriées aident au développement des pays. Les sauts technologiques sont des innovations pour des pays qui n'en n'ont pas. Le cloud en serait-il un pour notre pays ?» Nos données sont-elles suffisamment protégées ? Une interrogation très pertinente, selon les experts, au moment où le gouvernement se lance dans la numérisation des documents : le m-paiement, la numérisation du passeport, de la carte Chifa, du permis de conduire, de la CNI ou encore celle relative à la télémédecine, au e-gouvernement et au e-commerce. Nos entreprises et institutions doivent commencer à penser leur informatique dans une ère où le tout-connecté est simplement indispensable à leur survie. Selon M. Kahlane, «dans notre pays, nous parlons de TIC, de numérique, de m-paiement, de formalisation de l'économie et de contenu local. Rien de cela ne pourra se faire sans une vraie stratégie pour une économie numérique. Il n'y aura pas d'économie du futur, si elle n'est pas numérique. Il n'y a pas d'économie numérique sans le cloud». Notre pays est aussi concerné par la révolution numérique. On observe une croissance exponentielle des utilisateurs d'internet et un volume faramineux de données y est traité et stocké. Notre société est de plus en plus digitalisée : toujours plus d'internet, d'appareils connectés, de bande passante, de vidéos, tout le temps et partout.