Pour la première fois, le film Les intrus, de Mohamed Hazourli, a été projeté à Constantine grâce à l'association Numidi-Arts, dans le cadre de son cycle «Les zinzins du cinéma». Samedi dernier, la maison de la culture Malek Haddad a accueilli l'initiative fort appréciée du jeune public assoiffé de rencontres cinématographiques. Un long métrage de 2h30, a été produit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), pour l'année 2015, pour un budget de 120 millions de dinars, d'après un scenario de Djamel-eddine Merdaci. Un film que le réalisateur qualifie de réservoir de jeunes talents. Le «père» de Aâssab oua awtar a fini par voir son dernier film projeté dans la ville des Ponts. Une projection qui ne s'est pas déroulée dans des conditions adéquates, selon le réalisateur. «On ne peut pas passer un film dans des conditions pareilles, et en dehors des salles de cinéma. L'association Numidi-Arts est à encourager, car elle œuvre pour la promotion de la culture, mais j'aurais souhaité qu'avec la manifestation Constantine capitale de la culture arabe au moins les anciennes salles de cinéma de la ville soient exploitées», a déclaré Mohamed Hazourli. Le film relate l'histoire de Saci, un ancien combattant algérien engagé de force dans les rangs des forces alliées durant la Deuxième Guerre mondiale et qui a perdu sa jambe à la bataille de Monté-Cassino en 1945. Younes, le fils de Saci, est arrêté par le policier Ortiz. Une arrestation qui arrangeait les plans de Frifta, afin d'épouser Gamra, la promise de Younes. L'inspecteur Wolf ouvre une enquête sur l'arme que posséderait Saci. L'attentat contre Ortiz devant le commissariat chamboule les policiers. Giuidelli, le commissaire enquête sur la disparation de son adjoint tué par Boubaker. Une enquête qui va tomber à l'eau, au moment où sa fille Florence lui annonce qu'elle est enceinte de Boubaker. Une histoire qui finit par démontrer un soupçon de combat de certains partisans de l'Algérie française. Sur le plan technique, il ne faut pas être un professionnel du cinéma pour voir le manque de spontanéité dans le jeu des acteurs, aussi pleins de petits détails, qui soulignent une contradiction sociale assez exaspérante. A croire que les Algériens de l'époque ont mené la belle vie. Rencontré à la fin de la projection, Nadji se confie : «J'ai eu de la peine à comprendre le film, l'histoire en elle-même est intéressante, mais le jeu des acteurs, les costumes et surtout le langage m'ont beaucoup gêné.» En ce qui concerne l'association Numidi-Arts, son agenda culturel pour les mois prochains est à suivre de près.