«L'absence d'un système national d'informations a pénalisé l'Algérie dans le classement par les instances internationales en matière d'accidents de la circulation, ces dernières ayant comptabilisé plus de 9000 morts par an au lieu des 4700 communiqués. Tous les pays ne disposant pas de système d'informations aux normes internationales requises reçoivent un coefficient spécial.» c'est ce qu'a déclaré, hier, Ahmed Naït El Hocine, chargé des activités au Centre national de prévention et de sécurité routières, invité au forum d'El Moudjahid. Dans son intervention, il s'est longuement attardé sur la nécessité de la mise en place de ce système fort important, ainsi que d'une stratégie gouvernementale d'atténuation du phénomène de l'insécurité routière. Il rebondit sur les dernières déclarations du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales à travers lesquelles il avait annoncé la création de la «délégation nationale chargée de la sécurité routière». Cette instance, qui se veut une référence en matière de législation, impliquera tous les autres secteurs en relation avec la sécurité routière et aura pour principale mission la création d'outils de collecte de données aux normes internationales fédérés en un système national de sécurité routière. De ce fait, elle se consacrera aux missions de communication, de surveillance et de contrôle, en mettant en place des fichiers nationaux des infractions et des permis de conduire. Profitant de sa présence au forum d'El Moudjahid, Ahmed Naït El Hocine a dévoilé le bilan de son institution concernant les accidents de la route au cours de l'année 2015. Même si une légère baisse est constatée, l'état d'urgence n'est pas levé. Le nombre des drames routiers reste effrayant. Dans ce bilan, les transports de marchandises ont été à l'origine de 3167 accidents et les transports en commun de 470 accidents en zones urbaines et 461 autres en zones rurales. Les motocycles, quant à eux, ont été à l'origine d'un taux signifiant d'accidents, dépassant les 9,92% des véhicules impliqués. Inconsciemment ou pas, les piétons ont causé près de 50% des accidents de la route dans les zones urbaines. Ils ont également été, à la même hauteur, victimes d'autres accidents. Face à ces chiffres, l'invité du forum a remis en cause la formation dispensée par les auto-écoles. Il appelle dans ce sens à la révision de ce système de formation et surtout d'examination, car des interventions humaines sont souvent à l'origine de la délivrance du permis de conduire sans mérite.