L'Arlésienne... «On est encore loin des normes internationales en matière de sécurité routière.» Annoncé il y a une année par le ministre des Transports, le fameux permis à points risque de ne pas voir le jour, faute d'un système national de collecte de données. L'information a été donnée, hier, par Naiït El Hocine Ahmed, chargé des activités au Centre national de prévention et de la sécurité routière lors d'une conférence de presse animée à El Moudjahid sur le thème: «La nouvelle organisation institutionnelle de la sécurité routière.» Pour M.Naït El Hocine, il est encore tôt de parler d'un permis à points au moment où «le système de collecte de données n'est pas encore mis en place». «Les services de la Gendarmerie nationale s'occupent de la collecte des données dans les zones rurales et les services de police dans les zones urbaines, et on n'arrive toujours pas à se connecter». Pour le moment, il est difficile de parler d'une politique, d'une stratégie efficiente dans le domaine «en l'absence de ce système». C'est dans cette optique que le ministère de l'Intérieur a proposé la création d'une délégation nationale de collecte de données, d'échange d'informations entre les différents intervenants dans cette action, la Gendarmerie nationale, le secteur de la santé, la police et autres. Cette délégation, rattachée directement au ministère de l'Intérieur aura pour mission la mise en place des mécanismes et dispositifs nécessaires pour la promotion de la sécurité routière avec également la révision du système de formation, d'évaluation des conducteurs et l'organisation des campagnes de sensibilisation pour espérer rattraper le retard enregistré dans ce domaine. «On est encore loin des normes internationales en matière de sécurité routière». Pour ce qui est des moyens de financement de cette nouvelle instance, ce dernier a indiqué la création d'une caisse nationale qui sera alimentée par des taxes et les amendes collectées par les services de police, qui va servir au financement des formations et des campagnes de sensibilisation, afin d'arriver à inculquer aux citoyens la culture routière, qui demeure absente. Comme il est question du recours «au permis à points» à la fois comme une mesure de «répression et un outil pédagogique». Pour ce qui est de la date de lancement de cette opération, ce dernier estime qu'il existe encore des préalables: «On ne peut arriver à son application sans un fichier national et une base de données nationale d'infraction.» Mais aussi, la révision du système d'évaluation et de formation des conducteurs pose encore problème, «il faut aller vers un système d'évaluation électronique, car aujourd'hui il est question de sensibiliser également le conducteurs sur les dangers, et il ne suffit pas seulement de lui apprendre à conduire une voiture». S'agissant du nombre d'accidents et de victimes, M.Naït El Hocine estime que le taux enregistré durant l'année 2015, fait état d'un recul de 14,20% par rapport à l'année précédente avec 55.000 accidents en 2015 contre 65.263 en 2014; pour ce qui est du nombre de morts, les statistiques du ministère de l'Intérieur indiquent 4610 morts en 2015 contre 4812 en 2014, soit un baisse de 4,20%, dont le facteur humain représente le taux le plus élevé des causes d'accidents. Hécatombe, terrorisme routier, criminalité routière, violence routière,...les dénominations sont différentes, mais le résultat est le même. Des milliers d'Algériens, d'Algériennes, laissent leur vie sur les routes chaque année. Les bilans des services de sécurité sont là pour témoigner de la gravité de la situation: plus de 15.000 morts l'année dernière dont la tranche d'âge est entre 10 et 35 ans, d'où la nécessité de revoir la politique et la stratégie des pouvoirs publics dans le domaine de la sécurité routière.